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L’an 3 d’Alpha Condé : ‘’Il n’y a jamais eu autant de misère dans ce pays’’, selon l’opposition

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« Le changement prôné par Alpha Condé a fait reculer notre pays », a déclaré en substance Aboubacar Sylla, porte-parole de l’opposition au cours d’une conférence de presse animée, ce mardi 24 décembre, à la maison commune des journalistes. Au regard des secteurs politiques, le porte-parole de l’opposition estime que depuis trois ans, la Guinée a été pratiquement incapable d’organiser des élections législatives.

En trois ans, selon Aboubacar Sylla, les libertés publiques ont été gravement entravées, empêchant ainsi l’expression des sensibilités politiques par la répression des manifestations à travers des marches, cortèges et villes mortes avec une soixantaine de morts, de blessés graves dont certains handicapés à vie et autres détenus qui croupissent dans les prisons. Face à cette situation, les autorités n’ont pas eu la moindre décision d’engager des poursuites vis-à-vis des acteurs et commanditaires de ces actes de répression, a déploré le porte-parole de l’opposition républicaine.

Sur le plan économique, les guinéens n’ont jamais connu une situation économique aussi dégradée, estime Aboubacar Sylla. « On nous parle de maîtrise de l’inflation, de réduction du  budget, de taux de croissance. Il faut dire qu’il n’y a jamais eu autant de misère dans ce pays que depuis ces trois dernières années. Toutes les entreprises qui avaient fonctionné pendant les moments les plus difficiles comme Rusal Friguia, la Sotelgui ont été fermées avec le lot de licenciement et misère que cela entraîne sans compter la fermeture de Nestlé, les Grands Moulins de Guinée. Je ne parle pas de toutes les possibilités, toutes les éventualités qu’il y avait en matière d’investissements qui ont été dilapidées par une insécurité juridique résultant des changements perpétuelles des règles du jeu économique ». Et de préciser : « L’insécurité juridique fait en sorte qu’aucun investisseur ne peut faire le choix à la Guinée pour poser ses valises et investir tant que les règles de jeu économique sont floues et variables ». A titre d’exemple, le porte-parole de l’opposition cite notamment le code miner. « Notre pays est à son 3ème code minier en 3 ans. Le gouvernement a hérité d’un code minier qu’il a appliqué pendant quelques mois. Non satisfait, le chef de l’Etat a décidé d’élaborer un autre code minier qu’il a transmis au CNT pour adoption avec insistance avant son voyage en Chine. Malheureusement ce code s’est révélé que les régimes fiscaux et douaniers n’étaient pas attractifs et le gouvernement a élaboré un autre code minier. Donc, en trois ans, on n’est au troisième code minier ».

Qualifiant les actions du gouvernement de faits d’annonce, le porte-parole de l’opposition estime que ce régime lance des slogans, sans jamais aller au bout parce qu’il n’y a jamais eu de volonté politique réelle. Sur la conférence des investisseurs tenue à Abu Dhabi en novembre dernier, Aboubacar Sylla et ses pairs de l’opposition  restent convaincus que ces investisseurs ne se basent pas sur des déclarations faites par le gouvernement. Et de révéler que les 5 milliards de dollars de Mubadala, annoncés lors cette conférence, étaient déjà négociés. « Le forum d’Abu Dhabi a juste servi d’alibi pour justifier la conclusion d’un accord entre la Guinée et Mubadala », argue-t-il.

En ce qui concerne les problèmes d’emploi, Aboubacar Sylla qualifie les chiffres donnés par le pouvoir de plaisanterie. « L’Etat parle de la création de 60 à 70 mille emplois, c’est une grosse plaisanterie. Ce gouvernement a plutôt détruit plus d’emploi qu’il en a créé. Aucune entreprise ne s’installe en Guinée et celles qui existaient sont en train de quitter, notamment Rio Tinto, BHP Billiton, Fluor ».

Sur le  plan social, le bilan est plus désastreux que dans les autres domaines.  Selon Aboubacar Sylla, « après la présidentielle de 2010, tout le monde savait que les conflits intercommunautaires étaient sous-jacents, même s’ils ne se traduisaient pas par des luttes violentes. Tout le monde s’attendait donc à ce que ce gouvernement s’attèle à la réconciliation nationale pour recoudre ce tissu social qui a été gravement atteint lors des différentes luttes politiques. Mais malheureusement rien n’a été fait dans ce domaine. Le gouvernement n’a fait créer un comité national de réflexion sur la réconciliation composé de deux personnes et ce comité a fait un rapport qu’il a déposé au gouvernement et depuis on n’a plus parlé de réconciliation nationale dans ce pays. Bien au contraire, tous les actes qui sont posés révèle que ce gouvernement au lieu d’unir les guinéens est en train de faire une politique de division et d’exclusion de manière à créer des frustrations qui ne sont pas du tout en faveur de la cohésion nationale et de la préservation de la paix dans ce pays », a laissé entendre le porte-parole de l’opposition républicaine.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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