Lancement à Conakry des Journées d’information et de partage d’expériences sur la réforme de la police

[dropcap]D[/dropcap]ans le cadre de l’introduction de la police de proximité à Conakry, les partenaires de mise en œuvre (Partners Global, Coginta, CECIDE) organisent les 22, 23 et 24 mars à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry des Journées d’information et de partage d’expériences dites Share-Fair.
Financée par les Etats Unis, l’initiative réunira des élus locaux, la police, des femmes et des jeunes pour échanger sur les expériences du projet ‘’Partenaires pour la sécurité en Guinée : la réforme de la police au service des citoyens’’ et capitaliser ses acquis spécifiques.
Le recteur de l’Université Abdel Nasser de Conakry, Dr. Doussou Lancinet Traoré s’est réjoui du choix de son institution pour abriter cette initiative et invite la population à porter une attention particulière à cette activité.
‘’C’est l’occasion pour chacun de nous de porter une attention particulière à cette activité dans la mesure où l’insécurité est le danger dont souffre de nos jours tous les pays du monde sans distinction du niveau de développement socioéconomique’’, a lancé le recteur de l’Université de Conakry, qui espère que les thématiques qui seront débattues durant cette rencontre constitueront un véritable socle pour le renforcement des relations entre les forces de sécurité et les acteurs de bases’’.
De son côté, le directeur de Coginta a indiqué aux participants que la ‘’réforme du secteur de sécurité est toujours compliquée lorsqu’on veut montrer l’impact de la réalisation des projets et l’implication des autorités guinéennes dans la reforme’’. D’où l’idée, selon Sébastien Gouraud, de la réalisation d’un film : ‘’C’est une manière de montrer les conditions de vie la population, notamment, dans l’insécurité’’.
Présent à la cérémonie, le secrétaire général du ministre de la Sécurité, Nawa Damey a fait cas de la montée en puissance des vindictes populaires. L’ancien gouverneur de la région de Kankan estime que ce sont des comportements antisociaux qui constituent de nouvelles menaces sécuritaires.
Il indique que l’Etat entend combattre avec toute la force requise cette pratique, car nul ne devrait être au-dessus de la loi. Pour faire face à cette nouvelle donne, annonce-t-il, ‘’nous allons procéder à la création de trois nouvelles unités de Brigades anti-criminalité (BAC) au profit des villes de Coyah, Dubreka et Mamou’’.
L’ambassadeur des Etats-Unis en Guinée, Denis Hankins a pour sa part encouragé ce genre de rencontres et sollicite la collaboration étroite entre la population et la police. ‘’Sans sécurité, sans respect de la loi, on ne peut pas avoir de développement (…). Il y a un mois, la Guinée a été confronté à des protestations qui n’étaient ni politiques, ni ethniques. C’était simplement une frustration générale’’, note-t-il, faisant part de son constat sur le terrain.
Les quartiers des communes de Dixinn et Kaloum ont connu peu ou pas de violences par rapport aux autres localités de la capitale. Ce qui fait dire au diplomate américain que les ‘’contacts que la police a eus à faire avec la population dans ces deux communes ont porté fruits’’, affirme-t-il.
‘’Il y a toujours des choses qui arrivent et qui poussent les gens à la violence, mais les contacts entre la police et les leaders de la communauté ou de la jeunesse pourront améliorer la situation pour éviter des dégâts’’, croit savoir l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Conakry, avant de conclure qu’il est plus que jamais nécessaire pour la population de collaborer en toute confiance avec les éléments des forces de sécurité.
Aissatou DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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