[dropcap]L’[/dropcap]opposition républicaine appelle à la reprise des manifestations de la rue après le mois de Ramadan. Elle ne devra cependant pas compter sur le Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN) pour protester sur la place publique. Du moins à en croire au président de cette formation politique Lansana Kouyaté.

Depuis Paris où il a été joint au téléphone dans l’émission Œil de lynx, l’ancien Premier ministre estime que l’opposition n’a pas été ‘’suffisamment responsable’’. ‘’Ici à Paris entre les leaders de l’UFDG, de l’UFR et du PEDN, face au manquement répété de la constitution, au sabotage de tout ce que la Guinée a eu comme acquis si faible soit-il en matière de démocratie par le chef de l’Etat, nous avons déclaré qu’il était désormais illégitime’’, rappelle Lansana Kouyaté.

Parce que, soutient l’opposant, ‘’il (Alpha Condé) ne reflète plus la volonté du peuple dont est venue la constitution. On a fait des marches en Guinée, battu le pavé. Mais la façon dont s’est terminée, les uns et les autres ont dit ‘on ne les verra plus. Moi aussi, je dis que je ne le ferai plus non plus. Je respecte ce que j’ai dit, je ne marcherai plus’’.

Pour le président du Pedn, il faut à présent passer à autre chose au lieu de descendre dans la rue pour exprimer son ras-le-bol. ‘’Il faut passer à autre chose : la pression politique nationale et internationale pour que ce gouvernement fasse le travail dans l’esprit de la République, des lois’’, précise-t-il.

Pour M. Kouyaté, ‘’on a déjà expérimenté les marches. J’étais loin de penser qu’on allait arrêter. Mon parti et moi ont subi. Nous avons tiré les leçons qu’il ne faut plus le faire. On ne doit pas être naïfs, il faut avoir une ligne et s’en tenir à ça. Le PEDN ne change pas de ligne, nous avons la même option’’.

Ancien allié politique du président Alpha Condé, Lansana Kouyaté a pris ses distances avec le régime en place. Elu député à l’Assemblée nationale en 2013, il refusa de siéger à la demande de son parti, dit-on. Candidat malheureux à la présidentielle de 2015, il vit à Paris depuis plusieurs mois, suivant de près l’actualité socio-politique de son pays.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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