[dropcap]U[/dropcap]n mandat politique est un contrat qui peut s’interrompre à l’amiable ou par contrainte dès l’instant qu’il y a rupture de confiance entre un peuple et son dirigeant. Et l’une des formes légales d’interruption, c’est la démission.
De ce point de vue, l’armée malienne qui est une partie du peuple dont elle a le devoir et l’obligation de servir et protéger, n’a fait que prendre ses responsabilités pour matérialiser la volonté du souverain propriétaire du pouvoir (le peuple) qui a exprimé suffisamment son désir de mettre un terme à une gouvernance caractérisée par la corruption, le népotisme, la fraude électorale, etc.
En plus de son inefficacité face aux préoccupations majeures de la population, ce sont des pratiques qui ont fait perdre au régime la légitimité nécessaire pour continuer de gouverner.
Certes, il y a eu un coup d’État, mais pas un coup de force qui aurait pu faire des victimes s’il y avait une résistance. C’est pourquoi, il faut féliciter la maturité et le sens de responsabilité des maliens. Cet état de fait prouve aussi que toutes les composantes de la nation, y compris l’entourage du Président, étaient déjà unanimes sur ce qui était nécessaire de faire pour l’intérêt de la démocratie et de tous les maliens.
Enfin, malgré la démission du Président IBK et la dissolution du gouvernement et l’assemblée nationale, la continuité de l’État n’est pas remise en cause car la constitution reste maintenue. Donc ceci peut servir de base pour faciliter une transition civile qui aboutira certainement à des élections nationales que je souhaite inclusives, crédibles et transparentes.
Bon vent au peuple frère du Mali !
Aliou BAH
Président du MoDeL