Le camp d’Alpha Condé nargue la junte : ‘’Que ce soit dans l’administration publique ou privée, les gens ont payé cher pour que le RPG vive’’
Depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021, l’ancien parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, traverse une crise sans précédent. Le camp d’Alpha Condé se dit habitué aux épreuves et aux défis sur la scène politique guinéenne.
L’ancien député Mohamed Lamine Kamissoko a raconté la résilience historique du RPG qui, selon lui, lui permet de continuer à exister. Extraits…
‘’Le RPG est un parti qui est né dans la clandestinité. Il a évolué pendant la clandestinité. On a évolué pendant neuf ans dans la clandestinité avant que les partis politiques ne soient agréés le 3 avril 1992. Mais si vous prenez l’histoire de ce RPG, je ne crois pas qu’il y ait, en Guinée ou en Afrique, un parti politique qui ait enduré et qui ait été plus résilient que le RPG. Tous les trois régimes militaires passés ont opprimé le RPG, tant les citoyens libres aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Que ce soit dans l’administration publique ou privée, les gens ont payé cher pour que le RPG vive. Faites mémoire de tous ceux qui sont morts dans ce combat-là.
Vous qui êtes assis, les secrétaires généraux, beaucoup parmi vous sont des anciens. Les femmes qui sont là, beaucoup sont des anciennes. Rappelez-vous un peu. Mais ayez aussi confiance parce que le professeur Alpha Condé, quand il a dit : ‘A partir de maintenant, nous, grands intellectuels africains en Europe, nous décidons de retourner dans nos pays et de participer à la démocratisation de nos différentes nations’. Il a dit qu’il y vient.
Le général Lansana Conté, quand il a appris les différentes déclarations du professeur Alpha Condé à l’étranger, a dit qu’un fils de ce pays ne peut pas rester à l’extérieur pour parler des problèmes de sa nation. Celui qui participe veut n’a qu’à rentrer. Et le professeur a dit : ‘Donc, à partir de maintenant, je décide de rentrer en Guinée’. Il a fixé la date au vendredi 17 mai 1991.
On lui a créé tout un tas de problèmes pour l’empêcher de rentrer, notamment à l’ambassade de Guinée en France. Sur l’élaboration de plusieurs stratégies pour l’en dissuader. Mais il a dit : ‘Même avec une simple carte d’identité, je vais rentrer en Guinée, c’est mon pays. Non seulement je vais rentrer le vendredi, mais j’irai prier aussi à la grande mosquée Fayçal’. Tout le monde avait pris peur.
Ce n’est pas pour déshonorer un vieux sage, mais il y a une de nos notabilités qui a dit : ‘Si le professeur Alpha Condé rentre en Guinée, je vais remplir ma sacoche d’alcool et je vais tout boire’. Il l’a dit. Mais ce jour-là, le vendredi, le professeur est rentré. On l’a accompagné à Mafanco. De Mafanco, il est parti prier à la grande mosquée. Puis, il est rentré à la maison. La suite, vous savez ce qui s’est passé.
A compter de cette date, les cadres du RPG qui étaient dans l’administration ont subi toutes sortes de persécutions : des mutations, des licenciements arbitraires. Ils ont tout connu, mais ils sont là encore. On a arbitrairement licencié des gens à cause de leur conviction politique pour le RPG. Mais ils ont tenu, ils ont tenu, ils ont tenu.
Ils ont vulgarisé le contenu, la philosophie, la doctrine politique du professeur Alpha Condé. Et finalement, Alpha Condé est entré dans le cœur des Guinéens.
En 1998, lors des élections, vous êtes tous témoins. Heureusement, beaucoup sont encore vivants. Puisqu’on avait peur de sa stratégie, de sa popularité, sur l’un traité de rebelle. On a dit qu’il préparait une invasion de la Guinée à partir du Libéria. Et la suite, vous la connaissez.
A son procès, quand on a fait venir une vieille femme pour charger Alpha Condé au tribunal, elle s’est rétractée en déclarant qu’elle ne voulait pas mentir. Parce que Dieu est juste et ne veut pas de mensonges, ils ont renvoyé la femme (…).
De ce procès, Alpha Condé est sorti grandi. Quand il est sorti, son discours, vous l’avez entendu. Il a dit : Rassemblement, car c’est cela, le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG). Il a finalement triomphé.
Aussi, quand un autre régime militaire est venu, sur l’un traité de tout. Quelqu’un a parlé de faux leaders. Mais l’homme et son peuple, l’homme et ses militants, ont fait preuve d’une parfaite solidarité jusqu’à ce qu’il arrive au pouvoir en 2010’’.
Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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