L’ancien parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, maintient que la Guinée n’a pas besoin d’un nouveau fichier électoral pour organiser les élections. Selon lui, une simple révision de la loi électorale suffirait. Marc Yombouno, ancien ministre, défend cette position et critique l’approche du gouvernement actuel.

‘’Dès le début de la transition, nous avons dit que le fichier électoral de 2020 n’est pas une création du professeur Alpha Condé ni du RPG Arc-en-ciel. Ce fichier date de l’époque du feu général Lansana Conté. La loi électorale n’est pas non plus une création du professeur Alpha Condé. Elle a été améliorée et amendée. Comme le prévoit la loi, à chaque élection, quelques mois avant le scrutin, il faut faire une révision’’, indique l’ancien ministre Marc Yombouno.

Il précise que cette révision permet notamment d’intégrer ‘’ceux qui n’avaient pas été recensés, qui avaient 18 ans ou qui n’avaient pas 18 ans, mais aussi de retirer du fichier ceux qui sont décédés avec la participation de tous les acteurs’’.

C’est pourquoi, à l’en croire, ‘’la CENI était un organe dirigé par un membre de la société civile et des représentants des grands partis ayant obtenu un certain pourcentage aux élections. C’est ainsi que cela fonctionnait’’.

Mais aujourd’hui, s’interroge ce cadre du RPG Arc-en-ciel, ‘’quel est aujourd’hui l’organe chargé de gérer les élections ? On ne le sait pas. Quel est le code électoral qui doit gérer ces élections ? On ne le connaît pas’’.

Selon Marc Yombouno, le manque de clarté sur ces questions engendre des doutes et des tensions. ‘’Le fichier, on n’a pas de visibilité là-dessus. Mais le Premier ministre affirme que, depuis l’époque de Conté jusqu’en 2020, c’est ce fichier qui crée des problèmes en Guinée. Cela veut dire que les 500 et quelques manifestations qui ont eu lieu sous la gouvernance d’Alpha Condé, c’est à cause de ce fichier. Comme s’il n’était pas en Guinée’’, s’étonne-t-il.

Avant d’ajouter : ‘’Dans tous les pays du monde, il n’y a jamais un fichier électoral propre. La plus grande référence, ce sont les Etats-Unis. A chaque élection, il y a des tiraillements autour du fichier. C’est ainsi que cela fonctionne. Mais en Guinée, on nous dit que ce fichier doit être mis de côté et qu’il faut prendre le fichier qui sortira du RAVEC. Les recensements qui sont administratifs en cours. Sans savoir que ce RAVEC a commencé sous Alpha Condé’’.

Il rappelle que la biométrie était déjà utilisée sous l’ancien régime, notamment dans les communes. ‘’Il fallait payer 150 000 GNF à la banque, 60 000 GNF pour un extrait de naissance biométrique et 100 000 GNF pour une carte d’identité’’, précise-t-il.

Marc Yombouno souligne que ‘’la biométrie utilisée dans les communes est aujourd’hui ramenée sous forme de RAVEC, afin que tout le monde puisse être identifié. Il y a aussi un projet à la Primature, le projet Wuri sur l’identification de tous les guinéens. Ce qui devait consolider tout ça’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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