[dropcap]S[/dropcap]uite à un accident sur deux jeunes recrus au champ de tirs de Kindia en 2013, il a été institué un audit sur les risques encourus sur le site. C’est ainsi que 2 mois après, il a été proposé à l’Union européenne un chantier de pyrotechnique. Parce que le risque de catastrophe n’était pas à exclure si des actions de dépollution n’étaient pas menées sur le site.
Cette opération de déminage qui s’est tenue en deux temps, notamment en 2014 et 2016, a définitivement pris fin jeudi 31 mars. C’était en présence d’une délégation gouvernementale conduite par le Premier ministre, Mamady Youla.
A ses côtés, le ministre d’Etat, ministre de la Défense nationale, Dr Mohamed Diané, le ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté, Khalifa Gassama Diaby, l’ambassadeur de France, Bertrand Cochery, le chef de la délégation de l’Union européenne, Gérardus Gielen, ainsi que des autorités administratives civiles et militaires.
La cérémonie a débuté par une visite guidée sur le site par le chef de la section de déminage de l’Armée guinéenne, le sous-lieutenant Samba Kébé et l’expert français, le capitaine Didier dont les équipes ont travaillé de façon à résorber le risque d’explosion sur la ville de Kindia qui reposait sur le champ de tirs par la présence d’innombrables munitions.
Cette 2e étape de déminage a duré 2 mois. Ce qui a conduit au relèvement de 265 tonnes de munitions cette année, après les 320 premières en 2014.
Comme partout ailleurs, les champs de tirs sont pollués, parce qu’ils servent à l’entrainement des forces. Et ça met des années et des années à être résorbés de manière à pouvoir dire que leur dépollution est propre à 100%. C’est pourquoi les experts qui ont procédé au déminage se sont déclarés rassurés que les travaux ont été menés à 99%. Ce qui sous-tend qu’il y a peut-être quelques munitions isolées, mais dont la portée n’est pas si grande.
Ce sont plusieurs types de munitions de différentes nationalités, notamment allemandes, tchèques, françaises, soviétiques dont les plus anciennes datent des années 30, avec une puissance moyenne pour certaines explosifs et munitions 6 à 8 km par seconde qui y ont été découverts, collectés, pulvérisés, traités avant d’être éliminés.
Cofinancée par l’Union européenne à hauteur d’environ 5,6 milliards et la France pour 1,1 milliard de francs guinéens, cette destruction des munitions et explosifs stockés à Kindia est le signe d’une prise et d’une réaction rapide des autorités guinéennes à propos du danger que représentent ces explosifs pour les populations environnantes.
‘‘Au terme de cette campagne de déminage, les forces armées guinéennes sont plus fortes, grâce à la formation sur le terrain d’une véritable unité de démineurs. Et ce n’est pas le moindre bilan de cette campagne’’, a évalué Bertrand Cochery, ambassadeur de France en poste à Conakry.
La cérémonie a pris fin par la mise à disposition du site aux autorités guinéennes. Il devra servir de lieu de recueillement à la mémoire des victimes de la répression première République et des exécutions qui avaient suivi la tentative de coup d’Etat du colonel Diarra Traoré en 1985.
Mady Bangoura, envoyé spécial de VisionGuinee.Info
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