[dropcap]U[/dropcap]n enfant responsable s’inquiète : ‘’Papa, vous m’avez inscrit dans l’établissement scolaire le plus coûteux de la ville, mais, les années passent, deux ans, trois, et quatre…, je n’obtiens toujours pas de résultats satisfaisants. Papa, pouvez-vous continuer à payer cher mes études, étant donné que les résultats escomptés ne viennent pas ?’’

En Guinée, avec la gouvernance actuelle, où tous les appareils de l’Etat sont désorientés et poussés à n’obéir qu’aux ordres subjectifs et irresponsables du président Alpha Condé, un chef de file de l’opposition doit réfléchir et travailler dans la responsabilité la plus pointilleuse qui soit.

La personnalité politique représentant l’institution Chef de file de l’opposition (CFOP), est un grand leader. Son leadership, officiellement reconnu, se place dans l’optique de coordonner toutes les actions des partis de l’opposition vis-à-vis du pouvoir central, des défis politiques, et des citoyens.

Il a un budget de fonctionnement pour faire face à toutes les dépenses, par exemple, relatives aux frais de déplacement, des bureaux abritant son siège, les personnels qui y travaillent, ou ses relations contractuelles avec les tiers.

Une véritable institution ! Mais une telle institution est-elle faite uniquement pour encaisser de l’argent ? Se faire booster ? Se faire du nom ?

Si elle reçoit des financements, c’est pour lui permettre de se booster mieux pour relever des défis politiques. Dans le cas contraire, elle ne sert à rien. Ou du moins, elle ne servira que ceux qui encaissent des financements.

Des défis politiques, parce qu’en Guinée l’Etat est presque mort. On ne se rendra compte de ce fait, c’est quand Alpha Condé aura disparu. La pagaille politique qui viendra après. En ce moment-là, qu’est-ce que l’institution Chef de file de l’opposition aura servi?

Aujourd’hui, et face à un pouvoir autoritaire avec des ambitions politiques irresponsables, n’est-ce pas qu’il faut des actions patriotiques pour éviter le chaos ? Des actions patriotiques démontrant que le pays va mal, et qu’on ne saurait percevoir des avantages financiers pour participer à sa destruction?

Parce que, ne tournons pas autour du pot, l’institution Chef de file de l’opposition, dans son état actuel, acceptant de se faire financer par l’Etat, et sans jamais arriver à inquiéter le pouvoir, à plus forte raison à le rendre flexible dans la résolution du conflit politique qui dure depuis 2010, se fait amadouer dans un pur piège.

Mais pourquoi percevoir tant d’argent pour vous booster, si vous n’arrivez même pas à inquiéter le pouvoir à organiser de simples élections locales, ou faire appliquer les accords politiques, hautement et officiellement signés ?

Soyons conséquent avec nous-mêmes et agissons dans la responsabilité. Le CFOP doit se faire booster financièrement pour atteindre des résultats politiques de satisfaction générale. Des satisfactions cadrées au niveau de la seule maintenance de l’institution CFOP, c’est une véritable déconfiture politique.

D’où il faut suspendre tout encaissement financier, comme une forme patriotique de protestation contre un pouvoir qui ne manifeste aucune volonté pour un véritable changement démocratique en Guinée.

Vive la démocratie ! Vive la république ! Vive le respect des lois de notre Constitution !

Naby Laye Camara

Bruxelles (Belgique)