Le chef de la junte nigérienne met en garde la CEDEAO : ‘’Nous refusons toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger’’
Ce jeudi 3 août marque le 63e anniversaire de l’accession du Niger à l’indépendance. A la veille, le général Abdourahmane Tiani, commandant de la garde présidentielle à l’origine du coup d’État contre Mohamed Bazoum et président de la junte du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), s’est adressé à la nation.
Le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte, a expliqué à ses compatriotes les raisons qui l’ont poussé à s’emparer du pouvoir de Mohamed Bazoum.
‘’La prise du pouvoir par les forces de défense et de sécurité, regroupées au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, met fin au régime de la 7e République (…). C’est à notre corps défendant que nous avons dû intervenir pour mettre fin à la gestion par le régime déchu de la question sécuritaire au Niger. Une gestion qui a objectivement montré ses limites et ne laissaient entrevoir aucune solution de sortie de crise’’, indique le putschiste.
Il dénonce des ‘’problèmes devenus endémiques de corruption généralisée, d’impunité, de gabegie, de détournement de deniers publics, de clanisme, de radication des opinions et positions politiques, d’atteindre aux droits et libertés démocratiques, l’effondrement de notre système de santé’’.
Appelant les nigériens à ‘’faire entièrement confiance’’ au CNSP, il promet une transition devant aboutir, dans un délai court et raisonnable, à des élections générales et une meilleure approche de lutte contre le terrorisme et autres maux qui minent le développement du Niger.
Se disant fort du soutien de ses compatriotes, il estime les oppositions à la prise du pouvoir viennent ‘’d’individus qui pensent avoir un droit particulier sur l’Etat nigérien et qui sont en lien avec certains lobbyings de puissances étrangères (…). Elles viennent surtout de certains chefs d’Etat de la sous-région qui sont en train d’instrumentaliser nos institutions communautaires à des fins égoïstes’’.
Il poursuit en qualifiant les sanctions de la CEDEAO d’illégales, d’injustes et inhumaines, précisant qu’elles sont ‘’inédites. Pour la première fois de l’histoire, une organisation communautaire, sans consultation aucune, prononce des sanctions aussi sévères contre un Etat membre allant jusqu’à confisquer les avoirs du Niger ou menacer de recourir à la force pour rétablir le régime déchu’’.
‘’Ces sanctions sont cyniques et iniques. Elles sont prises dans le prolongement et en coordination avec certaines puissances étrangères. Elles visent à humilier les forces de défense et de sécurité nigériennes, le Niger et son peuple’’, martèle le chef de la junte, avant de rejeter en bloc les sanctions de la CEDEAO.
Il prévient que le CNSP ‘’refuse de céder à toute menace d’où qu’elle vienne. Nous refusons toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger et rejetons la prétention chez les uns et les autres de punir pour l’exemple le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie et le peuple nigérien’’.
Il invite le peuple nigérien à ‘’faire échec à tous ceux qui veulent infliger des souffrances à nos laborieuses populations et déstabiliser notre pays. Les jours et semaines à venir seront certainement difficiles pour notre pays. Ceux qui s’opposent à nous sont sans limites lorsqu’il s’agit de défendre leurs intérêts égoïstes. Ils ne s’arrêteront que face à la ferme détermination du peuple nigérien à défendre ses intérêts et sa souveraineté.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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