Ce mardi 31 janvier, dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre, le colonel Blaise Goumou a interrogé sur son départ de l’esplanade du stade de Conakry après l’arrivée du commandant Aboubacar Diakité et ses hommes au stade. Pour ce gendarme, il fallait quitter les lieux pour éviter un affrontement entre son camp et celui de Toumba.

‘’Est-ce que, ce jour, aviez-vous pensé , avec le reflexe lorsque les bérets sont descendus et ont commencé à tirer en allant vers l’intérieur du stade, aller au bureau mobiliser tout votre contingent, prendre des armes et venir faire ne serait-ce des tirs de sommation pour dégager les bérets rouges à l’intérieur du stade ?’’, a demandé un avocat de la partie civile

‘’Je ne pouvais pas le faire. J’ai fait ce que je pouvais faire. Et c’est ce qui est normal’’, réagit l’accusé. Donc, enchaine l’homme en robe noire, ‘’vous n’aviez aucune stratégie ce jour pour arrêter le massacre ?’’ ‘’Il y avait des policiers, des gendarmes au stade ce jour-là. Mais, tactiquement, il y a ce qu’on appelle rapport de forces. D’abord, il y a la question de l’effectif adverse. Si vous êtes en infériorité numérique, vous ne pouvez pas vous accrocher à un effectif supérieur au vôtre. Ensuite, on ne secourt que  lorsqu’il y a la possibilité de le faire. Mais lorsqu’il y a péril imminent, lorsque vous vous trouvez dans l’impossibilité de le faire, vous ne pouvez pas engager votre troupe. En tactique, ça se fait (…). Je n’ai jamais vu

une juridiction répressive poursuivre un chef militaire dans ce sens’’, enseigne le colonel Blaise Gomou. ‘’Est-ce que vous savez que vous avez laissé votre population dans la main des bouchées ?’’, poursuit l’avocat. ‘’Je n’ai pas de réponse à cette question’’, répond le gendarme.

‘’Est-ce que les bérets rouges qui sont venus massacrer les gens ne sont pas des ennemis du peuple ?’’, renchérit- t-il. ‘’Je ne peux pas apprécier. C’est à vous d’apprécier’’, réagit l’accusé.

L’avocat lui conseille de renforcer ses cours de formation sur “comment secourir une population en danger’’. Une déclaration qui n’a laissé indifférent l’ancien procureur militaire qui a vite fait de répliquer : ‘’Je maitrise mes cours. Je ne pouvais faire ce que j’ai fait. C’est ce qui est en conformité avec mes cours. Si vous n’avez pas confiance, vous pouvez demander quand on peut aller en classe’’.

‘’Est-ce que dans vos cours, on vous a dit quand vous vous êtes devant une telle situation, vous devez fuir ?’’, cherche-t-il à savoir. ‘’Moi j’ai agi conformément au règlement militaire’’, campe le mis en cause sur sa position.

Abdoulaye Bella Diallo, pour VisionGuinee.Info

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