Dans l’enceinte du palais Mohamed V, le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya, a donné mardi le coup d’envoi des assises nationales des journées de vérité et du pardon. Le chef de l’Etat a mis l’occasion pour appeler les guinéens à s’unir.
‘’Je vous remercie d’avoir répondu à mon appel. Ce qui témoigne de l’intérêt certain que nous portons tous à l’égard de notre pays dont nous avons la responsabilité de chérir, de défendre et de maintenir dans la paix, la prospérité pour les générations actuelles et futures’’, indique-t-il.
Avant de poursuivre : ‘’La Guinée est le fruit de son histoire. Dans le processus de construction des Etats, aucun pays n’a connu une trajectoire linéaire. Ainsi, à l’instar des autres nations, la Guinée a aussi son passé. Un passé qui a été une source de gloires à bien des étapes et par endroits, les moments de douleurs, de difficultés et d’hésitations’’.
Il note qu’après ‘’toutes ces années où des violences de toutes sortes se sont abattues sur nous, à partir de ce 22 mars, nous chercherons du tréfonds de nos âmes la force qui nous permettra de nous regarder en face pour dire ce que nous nous sommes infligés. Nous nous sommes assez regardés en ennemis, trop de défiances remontant mille et une souffrances, trop de méfiances enfantant des rigoles de larmes passés sous silence’’.
Durant des décennies, assure le colonel Doumbouya, ‘’nous n’avons pas cessé de nous faire du mal, les soleils pales ont succédé des nuits sans étoiles. Il est temps de s’arrêter un instant et de purifier notre ciel, car il y a tant de beauté à inscrire et nous sommes tous les dépositaires de cette lumière léguée par nos ancêtres.’’
‘’C’est pour cela que je tends tous les jours ma modeste main afin de recueillir leurs bénédictions pour avoir la force et l’humilité et vous servir dans l’unité. L’unité de notre pays est la pierre de mon action. Le 5 septembre 2021, je vous ai fait la promesse de porter à bout de bras cette volonté, notre aspiration de pardon et de rassemblement. Se rassembler pour avancer. Se retrouver pour pleurer ensemble parce que nos larmes sont communes, nos blessures sont communes, nos colères sont aussi communes’’, souligne-t-il.
Selon le président de la transition, en regardant de près la société guinéenne, ‘’il est facile de constater que quelque chose ne fonctionne pas. Aujourd’hui, c’est une évidence de relever que notre vivre ensemble est fortement entamée, le tissu social fragilisé. Les causes de cet état de fait sont multiples et complexes’’.
Il pense que situer l’’es responsabilités s’impose enfin à nous tous. C’est pourquoi, partant de ce constat, j’ai tenu à l’organisation de ces assises nationales dénommées vérité et pardon pour ainsi donner une occasion historique et unique aux guinéens de se regarder en face’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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