La semaine dernière, le président de la transition Mamadi Doumbouya a offert 10 sacs de riz à des artistes qu’il a conviés à une rencontre au palais Mohamed V. Quelques jours après son geste, des artistes, n’ayant eu leur part du gâteau, ont pris d’assaut le département en charge de la culture pour se faire entendre.
Le secrétaire général du ministère de la culture, du tourisme et de l’artisanat s’est livré mercredi à un exercice médiatique pour justifier la démarche du colonel Doumbouya.
‘’Le président de la République est le père de la nation. Selon son agenda, il est libre de demander à recevoir les différentes composantes de la vie sociale, politique et économique du pays. C’est dans ce cadre qu’il a sollicité une rencontre avec les secteurs culturels et artistiques’’, indique Faya François Bourouno, invité de l’émission Mirador.
‘’Vu qu’on n’a pas de statistiques actuellement à date pour savoir le nombre d’artistes que nous avons en Guinée, mais je pense qu’on peut compter des milliers. On ne peut pas réellement dire que tous les artistes de Guinée pouvaient venir à la rencontre avec le président surtout que c’était une audience qui a été organisée par la présidence’’, ajoute-t-il.
Il souligne que face à la situation, ‘’il fallait partir sur la base des critères et c’est ce que nous avons fait. Puisqu’il y a des organisations qui existent, nous nous sommes basés sur les faitières connus par le département pour essayer de contacter les premiers responsables pour désigner des personnes qui allaient répondre à cet appel du président de la République’’.
Dans la salle, assure-t-il, ‘’il y a eu 440 artistes inscrits sur la liste. Après l’audience, le président de la République a décidé, vu que nous sommes dans le mois de Ramadan, de faire ce geste au profit des personnes qui étaient dans la salle. Chacun a eu des sacs de riz et ils sont sortis satisfaits. J’ai appris que chacun a eu 10 sacs’’.
Il précise que ‘’ce riz n’a pas été remis au ministère de la culture. Il y a eu des bons qui ont été offerts avec des boutiques déjà identifiées. Chaque bénéficiaire est allé dans ces boutiques-là pour retirer son stock de riz. Nous, on a été malheureusement surpris mardi de voir la cour du ministère remplie d’artistes pour dire que le président a distribué du riz et qu’ils n’ont pas reçu leurs sacs de riz’’.
Lors de la grogne, rapporte-t-il, ‘’le ministre était en conseil interministériel. On a mis en place un comité qui est allé rencontrer ce groupe. Ils ont désigné un groupe de personnes pour parler en leurs noms pour qu’on puisse écouter leurs préoccupations. On a eu 6 représentants de ce groupe qui n’ont hésité d’exprimer qu’ils sont là, parce qu’ils n’ont pas été bénéficiaires du riz qui a été donné et qu’ils sont venus pour réclamer leur part’’.
Très honnêtement, martèle M. Bourouno, ‘’c’était assez décevant. Nous leur avons dit deux choses. Premièrement, le ministère est là pour eux. Nous notons leurs doléances pour les transmettre à qui de droit. Mais la responsabilité voudrait que nous aidions à orienter un peu nos acteurs culturels’’.
‘’Nous leur avons dit que c’est bien beau de réclamer sa part de riz, mais nous pensons que les artistes peuvent sortir de ce piège d’assistanat éternel et ne pas compter que sur la distribution des sacs de riz pour vivre. Un artiste est un créateur, vous avez vos œuvres. Durant tout ce temps, vous n’avez presque pas accès à vos droits d’auteur. Notre combat, c’est de faire en sorte que les artistes puissent jouir de leurs droits’’, laisse entendre le secrétaire général du ministère en charge de la culture, du tourisme et de l’artisanat.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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