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Le colonel Mamadou Alpha Barry se confie : ‘’Dieu m’a amené en prison pour me protéger…’’

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Arrêté et mis en prison depuis plus deux (2) ans, l’ancien porte-parole de la  gendarmerie nationale peine à recouvrer sa liberté. Le jeudi 21 avril dernier, la Cour d’appel de Conakry a jugé irrecevable la nouvelle demande de la mise en liberté du colonel Mamadou Alpha Barry.

Votre quotidien en ligne a saisi l’occasion pour échanger avec le célèbre détenu qui a mis à profit son séjour carcéral pour rédiger deux ouvrages à la maison centrale de Conakry. Entretien…

VisionGuinee : On apprend que vous avez écrit deux livres depuis la prison. Qu’en est-il ?

Colonel Mamadou Alpha Barry : Permettez-moi d’être reconnaissant aux guinéens vivant en Guinée et ailleurs. Effectivement, j’ai annoncé aux guinéens la rédaction de deux livres en prison intitulés « Le prisonnier d’un système » et « Le destin positif ».

« Le prisonnier d’un système » ? De quoi parlez-vous dans cet ouvrage ?

Il parle du complot qui a tourné autour de moi depuis 2010 lors de l’entre-deux-tours qui opposait l’ex-président Alpha Condé à Elhadj Cellou Dalein Diallo. Les forces de sécurité baptisées FOSSEPEL à l’époque géraient un livre journalier que nous déposions au niveau du général Sékou Konaté [président de la transition] chaque jour. On y rédigeait tout ce qui se passait sur toute l’étendue du territoire nationale. Vu mon impartialité par rapport à la rédaction de ce document, des hommes tapis dans l’ombre ont exigé au Haut commandant de la gendarmerie de l’époque de m’éloigner de cette mission.

Comment ?

Je fus désigné pour aller suivre un cours de directeur d’enquête au Botswana avec le FBI et la CIA. Avant mon départ, j’étais le commandant de la gendarmerie des transports aériens, chef service émigration-immigration et le porte-parole de la gendarmerie.

Mais pourquoi vous en voulait-on ?

Après l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir, ce combat souterrain est né entre les communautés et cela m’a coûté tous mes postes à l’exception du porte-parolat. On m’appelait de partout à travers le monde pour me dire de fuir sinon je serai arrêté. J’ai toujours refusé de fuir en prétextant que mes enfants sont jeunes encore. Donc je me suis rapproché du Haut commandement de la gendarmerie en ville où j’étais en contact avec les hauts dignitaires de l’État. Il n’en fallait pas plus pour être davantage soupçonné de collaborer avec l’adversaire. Rappelez-vous quand Sékou Souapé, un compagnon d’armes, avait fait une sortie médiatique pour dire que je fréquentais le domicile de Cellou Dalein à 2heures du matin. Rappelez-vous quand l’ancien gouverneur de Labé Madifing Diané et l’ancien directeur de la police Mohamed Gharé sont venus dire au président Alpha que le journaliste Mandian Sidibé est caché chez moi à la cimenterie et que je faisais office de garde de corps pour lui.

Dans le second ouvrage, vous parlez de « Destin positif ». De quoi s’agit-il mon colonel ?

Mon second livre parle du bonheur que j’ai trouvé en prison en tant que croyant. Quelque part Dieu m’a emmené en prison pour me protéger puisque j’étais traqué en sourdine.

Qu’est-ce qui vous a le plus motivé pour écrire ces livres au moment où vous êtes privé de votre liberté ?

Ce qui m’a le plus motivé à prendre la plume, c’est le temps que j’ai passé en prison et toutes ces histoires qui rôdent autour de moi. Chaque jour passé en prison est une chance pour le détenu de raconter une histoire. Il y a trop d’histoires à raconter et à vivre. Il faut être à l’intérieur de la prison pour le savoir.

Beaucoup diront que c’est votre frustration que vous racontez dans ces livres…

Dire que je suis frustré, c’est trop dit je pense.

Votre arrestation s’est produite au moment où vous étiez considéré comme le chouchou de la gendarmerie nationale. Comment avez-vous vécu cela ?

Bien sûr ! Le colonel Barry a toujours été le chouchou de la gendarmerie guinéenne. Quelque part j’ai toujours défendu les gendarmes, j’ai toujours empêché qu’ils aillent en prison malgré les dérives. Alors Dieu a prédit que j’irai en prison à leur place. Bon nombre de gendarmes n’ont pas été reconnaissants vis-à-vis de ma personne par rapport à tout ce que je sais de l’institution. En somme, je me suis dit que c’est mon destin et je ne le regrette pas. Donc il est positif.

Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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