[dropcap]L[/dropcap]es acteurs de la filière pomme de terre à Timbi-Madina traversent une crise sans précédent en raison du Covid-19. Depuis l’apparition de cette pandémie, avec l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, ils peinent à écouler leurs récoltes.

Pour la saison 2019-2020, des groupements agricoles au nombre de 51, réunis au sein de trois organisations faitières, ont réussi à récolter 11.446 tonnes de pommes de terre.

‘’Cette estimation ne concerne que les groupements organisés. Il y a des cultivateurs isolés qui peuvent produire plus de 5000 tonnes par saison’’, indique le maire de Timbi-Madina au micro de VisionGuinee.

L’apparition du Covid-19 en Guinée a coincé avec la période de récolte de la pomme de terre, selon Mamadou Diao Diallo, première autorité communale de Timbi-Madina.

‘’Il y a eu une abondance de la récolte au même moment. Avec le Covid-19, la commercialisation des produits tourne au ralenti, pour ne pas dire à l’arrêt, avec une baisse du prix inédite’’, regrette-t-il, tout en précisant que la crise actuelle n’est pas sans conséquences.

‘’D’habitude, des commerçants viennent acheter de la pomme de terre à bon prix à Timbi-Madina pour alimenter des pays de la sous-région comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire. Mais avec l’apparition du coronavirus, on ne peut rien exporter. Pour acheminer ces produits à Conakry, il y a de sérieux problèmes tout au long de la route. Voilà pourquoi, les produits se retrouvent à Timbi-Madina’’, analyse le maire.

Capacité de stockage limitée

Les magasins de stockage gérés par la Fédération des paysans du Fouta Djallon ont une capacité de stockage limitée.

Selon M. Diallo, ‘’des productions entières pourrissent sur place. Face à cette situation, les paysans se retrouvent dans l’incapacité de rembourser les crédits et les intrants, sans oublier qu’une insécurité alimentaire pointe à l’horizon. Ce qui plonge la commune rurale de Timbi-Madina dans une crise économique vu que la localité dépend éssentiellement de l’agriculture et plus précisément de la culture de la pomme de terre’’.

Le maire de Timbi-Madina indique que des agriculteurs ‘’viennent de faire la semence de la pomme de terre. Dans 3 mois, ils vont faire la récolte. Imaginez les pertes si les deux récoltes se retrouvent’’.

Appel au soutien de l’Etat

Si rien n’est fait pour venir en aide aux paysans, le maire de Timbi-Madina ne cache pas sa crainte. ‘’Si la Fédération des paysans n’est pas soutenue, beaucoup risquent de se retrouver au chômage ou tenter l’aventure’’, alerte-t-il.

Pour éviter d’en arriver là, Mamadou Diao Diallo sollicite l’appui de l’Etat et des organisations internationales.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

00224 666 905 416/boussouriou.bah@visionguinee.info