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Le désastre environnemental de l’orpaillage en Haute Guinée

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La plus vaste des 4 régions de la Guinée est en danger. Avec 96 700 km², La Haute Guinée représente 39% du territoire national. Elle est la partie nord du pays qui fait frontière avec le Mali, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Elle est constituée essentiellement de plaines couvertes de savanes arborés et herbeuse.

Les orpailleurs dans une mine à Siguiri
Les orpailleurs dans une mine à Siguiri

Cette région est plate et devient ainsi le nid de plusieurs cours d’eaux provenant des montagnes guinéennes. On y trouve les fleuves Baffing, le bassin du Niger composé du fleuve Niger (à Kouroussa et Siguiri) et de ses affluents Sankarani, Fié, Tinkisso (à Faranah), Mafou, Dion et Niandan (à Kissidougou), le Milo (à Kankan)… A ces nombreux fleuves s’ajoutent des multitudes de rivières.

La Haute Guinée est la moins arrosée du pays. La pluviométrie varie entre 1300 et 1700 mm par an. Elle connaît un climat chaud et sec en général avec une température variant entre 15 et 38 °C.

La région est très riche en or. Plusieurs grandes entreprises minières y sont installées. Aussi, ces dernières années, l’exploitation artisanale de l’or a explosé à la faveur de l’utilisation des détecteurs de métaux. Aujourd’hui des milliers de personnes – venant mêmes des pays voisins notamment le Mali, le Burkina et le Ghana – se ruent dans les campagnes. Soudain, l’orpaillage est devenu la principale source de revenue pour les populations au détriment des activités traditionnelles axées sur la culture vivrière et l’élevage. Les impacts de ces surexploitations à la fois industrielles et artisanales sont devenus de véritables menaces pour la région, le reste du pays et les pays voisins. Pire, l’Etat est incapable de contrôler l’orpaillage et ses conséquences écologiques. Il n’en fait nullement une préoccupation. Personne n’en parle. C’est le silence devant le crime.

Je suis convaincu que dans une dizaine d’années, la vie sera impossible en Haute Guinée. Il n’ y aura plus de rivière ni de végétation. On ne pourra plus y planter, cultiver ou pratiquer l’élevage. Toutes les sources d’eau sont entrain de disparaître. Aussi, la plus part d’entre elles sont complètement polluées par l’utilisation des produits chimiques par les orpailleurs et les grandes entreprises minières. Déjà le cour des principaux fleuves (le Niger, le Niandan et le Milo…) est complètement perturbé à cause de l’ensablement. Telles sont les conséquences terribles de la ruée vers l’or en Haute Guinée.rivière polluée

En ce mois de mars, la chaîne française France24 m’a fait l’honneur en répondant à mon invitation pour réaliser un reportage inédit sur cette folie de l’or dans la préfecture de Siguiri. C’est le nouveau numéro du magazine Ligne Directe des Observateurs de France24 qui a été diffusé le samedi 05 avril 2014.

Aujourd’hui, seules les ONG et les activistes peuvent freiner ce désastre environnemental en Guinée en mettant la pression sur le gouvernement. Depuis toujours, les autorités Guinéennes restent muettes et inactives face à ce danger. Aucune mesure n’est prise pour remblayer les puits abandonnés ou restaurer les terres dévastées que l’on peut estimer à des milliers d’hectares par an. Le gouvernement n’a aucune volonté d’en faire une préoccupation. C’est l’anarchie totale! Je vous invite donc à la mobilisation totale pour nous sauver.

Fodé Sanikayi KOUYATE

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