[dropcap]L[/dropcap]e fils du président de Guinée équatoriale était accusé de s’être frauduleusement bâti un patrimoine considérable en France. Ce sont des associations de lutte contre la corruption qui sont à l’origine de ce procès, le premier du genre, après des années de procédure.
Ce premier jugement dans l’affaire des ‘’bien mal acquis’’ était très attendu. Les biens mal acquis c’est-à-dire l’acquisition de patrimoines considérables en France par plusieurs dirigeants africains dont les fortunes familiales ont pu être bâties grâce à des fonds publics détournés de leurs pays.
Le vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, est donc condamné à trois ans de prison avec sursis 30 millions d’euros d’amende avec sursis. La peine est inférieure à celle requise par le parquet national financier qui avait demandé trois ans de prison ferme et une amende ferme de 30 millions d’euros.
Le tribunal a également ordonné la confiscation de l’ensemble des biens saisis, dont un somptueux hôtel particulier avenue Foch à Paris, comme requis par le parquet. Mais pour que la confiscation soit effective, il faudra cependant attendre l’issue d’une procédure en cours devant la Cour internationale de justice.
La défense de Teodorin Obiang a qualifié le jugement de ‘’décision militante’’. ‘’Nous allons examiner tous les recours possibles’’, a déclaré l’avocat de Teodorin Obiang, Me Emmanuel Marsigny : appel, cassation et divers recours internationaux.
Un hôtel particulier avenue Foch de 101 pièces
Teodorin Obiang, 48 ans, s’est constitué en France, entre 1997 et 2011, un patrimoine considérable, de plusieurs dizaines de millions d’euros dont un hôtel particulier de 4 000 mètres carrés avenue Foch avec hammam et discothèque. Une perquisition des lieux, fin 2011, avait permis de saisir 18 voitures de luxe.
Pour la justice française, ces biens ont été achetés avec de l’argent détourné des fonds publics, ou issu de la corruption. En Guinée équatoriale, petit pays pétrolier d’Afrique centrale, plus de la moitié des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
Le procès du fils du président Teodoro Obiang Nguema, ancien ministre de l’Agriculture et des forêts promu vice-président par son père, s’était déroulé du 19 juin au 6 juillet. La suite de l’article à lire sur Franceinter en cliquant ici.