Interpellé sur la suppression des barrages routiers à l’intérieur du pays, le haut commandant de la gendarmerie, directeur de la justice militaire assure qu’il a été le premier à s’insurger contre cette décision du colonel Mamadi Doumbouya avant de se ranger.
Au cours d’une récente rencontre avec des administrateurs territoriaux, le général de brigade Balla Samora a laissé entendre qu’il n’y a que d’arnaques au niveau des barrages. Aux dires du patron de la gendarmerie nationale, plusieurs kilogrammes de drogue ont transité par ces barrages pour se retrouver dans les grandes villes. Extraits…
‘’Ça a été l’une des premières décisions prises par le président de la transition après l’évènement du 5 septembre. Parce qu’on sait tous que les barrages routiers en Guinée, ce n’était pas des barrages de sécurité, c’étaient des points d’arnaque. J’ai été l’un des premiers officiers à être choqué par cette décision. Mais le président a son schéma qui est carrément au-dessus de nous. Nous sommes dans cette dynamique. J’ai posé la question au président en lui disant : si on fait ça, on a plus de 300 à 400 barrages sur le territoire si on enlève ça (…)’. Il m’a dit : ‘Moi je m’en fous, prenez vos responsabilités. Je ne veux plus entendre qu’il y a ceci ou cela’. On était obligés de regrouper tout le monde pour procéder à une réactualisation.
Il faut qu’on soit dans un pays normal. Ailleurs, vous trouvez ces barrages où ? Si la gendarmerie n’est pas capable de se crédibiliser jusqu’à ce qu’elle signale quelqu’un pour s’arrêter, on s’en fout de cette unité alors. C’est ce climat qu’il faut instaurer. Quand le gendarme siffle, que le citoyen ait le courage de s’arrêter. Et quand quelqu’un viole un barrage, que l’Etat soit en mesure de faire en sorte que le gars soit intercepté ailleurs.
Les gars qui pleurent aujourd’hui, c’est à cause de l’argent qu’ils prenaient aux gens. On est en train de saisir combien de drogue sans ces barrages. La saisie de drogue est possible sans ces barrages. Les barrages entre les villes, c’est fini. Ils pleurent et ils savent pourquoi ils pleurent, ce qu’ils gagnent derrière.
Désormais, les barrages, c’est entre les pays. A l’intérieur du pays il n’y a rien. On est obligés de travailler pour que les populations aient confiance en nous. Quand on dit à un véhicule de garer, qu’il gare ou qu’on ait les moyens de le pourchasser. Mais il n’y a plus d’arnaques dans les barrages. La drogue qui passait par Forécariah pour se retrouver ailleurs, vous croyez qu’ils passent comme ça, ils payent. Ce dont on vous présente, ce sont des gens qui refusent de payer. Comment on saisit la drogue à Conakry (…). Comment le chanvre indien peut être saisi dans la ville de Kindia ou à Conakry ? Ça passe par où ?
J’ai interdit aux gendarmes de prendre un franc avec les gens. L’infraction que tu as commise, tu vas voir ce qui est prévu dans le code et tu paies par Orange money. Aucun gendarme n’a le droit de prendre un franc dans la main d’un citoyen. Si tu le fais, on te poursuit pour corruption. Ceux qui pleurent sont plus gros que nous tous. Un chef de poste est plus que le préfet’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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