[dropcap]L[/dropcap]e président de la République, Alpha Condé, et l’ancien chef de l’Etat français, François Hollande, tous deux socialistes, entretiennent des relations qui datent de longtemps. Le numéro un guinéen bénéficiait de la bienveillance de l’ex-locataire de l’Elysée. La donne a-t-elle changé avec l’arrivée d’Emmanuel Macron?
La question a été posée à la figure de proue de l’opposition guinéenne. ‘’Sous Hollande, c’était bien plus que de la bienveillance. Un soutien assumé, inconditionnel, une complicité sans faille. Hollande était intraitable. Son leitmotiv? Alpha, c’est le consensus’’, raconte Dalein à l’Express.
‘’Quant à sa conseillère Afrique, Hélène Le Gal, elle affichait à l’époque à mon égard une hostilité explicite. A tel point qu’un jour, j’ai claqué la porte de son bureau élyséen’’, révèle le chef de file de l’opposition.
L’ancien Premier ministre affirme qu’Alpha Condé ‘’n’est pas parvenu à instaurer la même familiarité avec Emmanuel Macron, plus méfiant que son prédécesseur. Ce qui ne l’empêche pas d’agiter auprès de Paris le même épouvantail : si c’est Cellou, la Guinée deviendra un centre d’entraînement djihadiste régional…’’.
Salématou BALDE, pour VisionGuinee.Info
Ce même épouvantail des soi-disant « dangers de l’élection d’un chef d’Etat peul en Guinée » que CDD surtout devrait éviter d’aborder sur ce ton détaché, presque neutre, qui cache mal comme un sentiment d’impuissance.
Car c’est là toute l’équation sociopolitique de ce seul pays africain à avoir sa communauté peule et Haali-pular tout à la fois ethniquement majoritaire et économiquement la plus dynamique, qui reste collectivement confinée dans un tacite statut d’exclusion politique; alors que l’Etat guinéen peine à se mettre sur une voie de développement, tant soit peu efficiente, depuis 1958.
Bien sûr que c’est avant tout aux élites politiques et intellectuelles concernées qu’il reviendra de sortir leur communauté et l’ensemble de la société guinéenne de cette lamentable situation, dont des dictateurs peu scrupuleux, comme AC, pourraient faire embraser tout le pays, un jour.
Connaissant assez le militantisme patriotique de l’écrivain Tierno Monénembo, son fameux geste de refus d’aller dîner avec François Hollande et AC en avril 2017 ne s’inscrivait que dans le cadre de cette nécessaire prise de conscience des méfaits vivaces de la Françafrique.
Avec ou sans une meilleure bienveillance de l’actuel pensionnaire de l’Elysée, CDD devra savoir qu’il lui faudra bien plus de de braves militants acquis, des principes et des slogans de justice et d’équité républicaine pour venir à bout des velléités de pouvoir à vie d’AC et de son clan de pilleurs.
« Qui ne veut aucun mal ne mérite aucun bien ». (Proverbe écossais)
En effet, il va falloir corriger beaucoup de choses notamment en termes de communication, de stratégie politique, de fonctionnement des structures de l’UFDG, d’amélioration de l’image peu dissuasive du parti ( dirigeants et militants) et de relations avec d’autres partis politiques ou organisations de la société civile, etc.
On ne peut pas laisser d’un côté un « porteur d’eau » de service du pouvoir RPGiste humilier tout le Foutah pendant 3 semaines sans réagir convenablement, et de l’autre snober actuellement quelqu’un comme Baadiko Bah, tout en espérant pouvoir raisonnablement peser de son poids politique y compris à l’échelle du tout nouveau FNDC. A bon entendeur, salut !
ERRATUM
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« Avec ou sans une meilleure bienveillance de l’actuel pensionnaire de l’Elysée, CDD devra savoir qu’il lui faudra bien plus de de braves militants acquis, des principes et des slogans de justice et d’équité républicaine pour venir à bout des velléités de pouvoir à vie d’AC et de son clan de pilleurs. »
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« Avec ou sans une meilleure bienveillance de l’actuel pensionnaire de l’Elysée, CDD devra savoir qu’il lui faudra bien plus que de braves militants acquis, des principes et des slogans de justice et d’équité républicaine pour venir à bout des velléités de pouvoir à vie d’AC et de son clan de pilleurs. »