[dropcap]L’[/dropcap]intelligence, c’est la capacité d’observer, d’analyser, de comprendre, de connaître, de raisonner et, de juger. Une institution internationale qui se veut respectueuse dans ses jugements, doit rester intelligente dans sa méthode de travail.

Quand madame la secrétaire générale de la Francophonie affirme, qu’ elle se réjouit de la contribution de son institution pour le succès du dialogue qu’il y a en Guinée, et que l’élaboration du nouveau calendrier électoral par la Ceni ‘’est un réel succès’’, on peut bien conclure que Michaëlle Jean n’est pas une habituée de la méthode de travail rationnelle.

Car depuis l’élection du président Alpha Condé en 2010, le cadre du dialogue entre le pouvoir et l’opposition reste presque totalement nul. Alpha Condé ne possède pas la maturité intellectuelle nécessaire pour oublier son passé de prisonnier politique, mais aussi et surtout, pour retrouver sa paix intérieure. L’être humain (ou une personnalité politique notable) sans la paix intérieure, la communication avec l’extérieur peut être difficile.

Avec le régime de Lansana Conté, Alpha Condé alors opposant, disait toujours qu’il ne pouvait pas s’asseoir sur la même table de dialogue avec les gens qui n’ont pas le même niveau de formation que lui. Il est resté égal à lui-même. Il n’a jamais accepté le dialogue avec le gouvernement de Conté. Aujourd’hui président, Alpha Condé reste psychologiquement mal à l’aise. Pour ne pas dire malade à l’esprit. Pour lui, dialoguer avec les anciens ministres de Lansana Conté, c’est une fausse note.

Dans une démocratie électorale, l’opposition joue un rôle fondamental dans le fonctionnement des institutions. De 2010 à nos jours, les partis politiques de l’opposition ont absolument joué leur rôle. Dans le but de consolider le système démocratique guinéen, ils ont attiré l’attention (et continuent à le faire) du pouvoir sur pas mal de problèmes institutionnels. Alpha Condé en a décidé autrement, en bafouillant toute tentative de dialogue pouvant aboutir aux solutions négociées, et souhaitables. Des rares accords signés, pourtant entre le pouvoir et l’opposition, n’ont jamais été appliqués. Le chef de l’Etat n’accordant aucun respect aux opposants politiques, continue à prendre, unilatéralement, des décisions d’intérêt général.

Que la secrétaire générale de l’OIF ne tienne pas compte de la méthode de travail rationnelle, rien d’étonnant. La Francophonie, c’est avant tout l’espace linguistique, avec le but principal de maintenir vivante la langue française.

Les experts du ‘’Freedom in the world’’ (Liberté dans le monde), ou ‘’Feedomhouse’’ (Liberté dans la maison), spécialisés dans la qualification des gouvernements démocratiques ou non, auraient, quant à eux, très clairement défini la réalité politique exacte de la Guinée sur la base de la raison.

Naby Laye Camara

Bruxelles