[dropcap]L[/dropcap]e président sortant de Guinée, Alpha Condé, a appelé les Guinéens à voter “dans la paix et la tranquillité” lors de l’élection présidentielle dimanche. Des violences meurtrières se sont produites pendant les deux derniers jours de la campagne.

‘’Je demande à tous les Guinéens, quel que soit leur bord, de remplir leur devoir civique dans la paix et la tranquillité’’, a dit M. Condé, après avoir voté, peu après 10h00, dans une école de Kaloum, quartier administratif et des affaires de Conakry.

‘’Après l’épidémie d’Ebola, la Guinée a vraiment besoin de s’unir pour reprendre sa marche en avant’’, a ajouté le chef de l’Etat.

M. Condé, en tunique et toque blanches, a été accueilli par des applaudissements à son arrivée au lieu de vote, selon un journaliste de l’AFP.

Scrutin sous tension

Des violences meurtrières entre partisans de M. Condé et de son principal opposant, l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, pendant la fin de campagne, jeudi et vendredi, ont fait une dizaine de morts.

Six millions d’électeurs sont appelés aux urnes. Il s’agit d’un scrutin sous tension alors que les deux précédentes élections ont été entachées par des violences.

M. Condé a fait campagne sur son bilan – amoindri, selon lui, par l’épidémie d’Ebola qui s’est déclarée en décembre 2013 : réforme de l’armée et de la justice, achèvement du barrage hydro-électrique de Kaléta, pour pallier enfin la pénurie criante d’électricité, transparence sur les contrats miniers.

Accusations diverses

Plus de la moitié des 12 millions de Guinéens vivent sous le seuil de pauvreté, malgré les richesses minières considérables du pays.

Les adversaires du président, dont les anciens Premiers ministres Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté – six hommes et une femme, Marie Madeleine Dioubaté du Parti des Ecologistes de Guinée – accusent Alpha Condé de mauvaise gestion, notamment sur la crise Ebola, d’exercice solitaire du pouvoir et d’attiser les tensions ethniques, particulièrement envers les Peuls, la communauté de M. Diallo.

Alpha Condé, ancien opposant qui a connu la prison, est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française. Elle a été dirigée jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires ou dictatoriaux.

Avec AFP