Le ministre Aboubacar Camara sur la subvention de l’électricité : ‘’On dépense 300 millions de dollars parce qu’on a hérité d’un système’’
Le ministre de l’énergie, de l’hydraulique et des hydrocarbures assure que toutes les dispositions sont prises pour garantir la fourniture de l’électricité en Guinée. Cependant, Aboubacar Camara appelle les guinéens à œuvrer pour une rationalisation de la consommation du courant électrique.
‘’Quand on a expliqué au chef de l’Etat le coût énorme de la subvention de l’électricité, il nous a dit que le social n’a pas de prix et qu’en dehors du dialogue social, il faut faire preuve de pédagogie et de sensibilité. Les gens comprendront, mais pour l’instant, nous n’avons pas d’autre choix que de supporter ce poids financier’’, affirme le ministre Camara.
Aujourd’hui, fait-il remarquer, ‘’les besoins ne font qu’augmenter. Au-delà du projet Simandou 2040, où nous devons accroitre la capacité de production, la demande actuelle sur tout le territoire est de 1400 mégawatts. Si l’on ajoute Simandou, qui fait 400 MW, on aura un total de 1800 MW.’’
Du coup, explique Aboubacar Camara, ‘’il faut que les gens comprennent que l’augmentation irrationnelle de la demande en électricité est davantage due au gaspillage qu’au besoin réel. Nous ferons de notre mieux pour apporter des solutions, mais à un moment donné, il faut que les guinéens réalisent que les 3000 milliards GNF qu’on injecte pour subventionner le secteur de l’électricité devraient être mieux répartis. Ceux qui n’ont pas les moyens, c’est-à-dire les populations vulnérables, que l’Etat s’occupe de ceux-là. C’est là qu’il faut subventionner’’.
‘’A ujourd’hui, les intermédiaires et les nantis sont pris au même pied d’égalité en matière de subvention. Ce qui n’est pas normal (…). Une partie de ce montant devrait être allouée à l’éducation. Les jeunes qui manifestent aujourd’hui contre le manque d’électricité devraient plutôt sensibiliser les ménages à économiser l’énergie, à sensibiliser les mamans pour dire il faut qu’on paye un tarif acceptable pour l’électricité. Cela permettrait à l’Etat d’injecter davantage de fonds dans l’éducation, l’emploi des jeunes et le développement rural, pour permettre à ce qu’il n’y ait pas d’exode’’, souligne-t-il dans l’émission On fait le point.
Mais, poursuit-il, ‘’on dépense 300 millions de dollars en subventions parce que, certes, nous avons hérité d’un système. Aujourd’hui, les gens ont compris, avec la sensibilisation et la pédagogie, qu’il faut fournir des efforts. Je pense qu’en réalité, nous sommes dans une situation où personne n’a intérêt à ce que ces subventions ne diminuent pas et personne n’a intérêt à ce que nous procédions à des délestages. Là-dessus, tout le monde en est conscient, et je crois que la résilience des populations nous accompagne dans ce sens’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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