Le ministre Béa se confie : ‘’On met des milliards dans le football alors qu’on a des femmes qui meurent parce qu’on n’a pas assez d’hôpitaux’’
A quelques semaines de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui se tiendra en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024, le football guinéen continue de traverser une crise. Face à la situation, le ministre de la jeunesse et des sports met en garde les acteurs qui, selon lui, prennent en otage le cuir rond en Guinée.
‘’Aujourd’hui, on un blocage. Et on essaye de déminer avec tout le gouvernement pour trouver des solutions. Mais chacun prendra ses responsabilités s’ils veulent rendre le football guinéen en échec. On a une équipe qualifiée. Je vais me concentrer sur la mobilisation du comité de soutien pour mettre un peu d’ambiance dans le pays pour aller soutenir cette équipe qui doit être performante. C’est ce travail qu’on doit faire. A côté, on trouve une crise d’egos de personnes qui se battent depuis des années et prennent le football et les guinéens en otage. Or, les guinéens n’ont envie qu’une chose, c’est qu’on les fasse rêver’’, explique le ministre de la jeunesse et de sports.
Et de poursuivre : ‘’Quand on voit les milliards qu’on met dans le football, j’ai envie de pleurer, alors qu’on a des femmes qui meurent parce qu’on n’a pas assez d’hôpitaux. On a des enfants qui ne peuvent pas aller à l’école parce qu’on n’a pas assez d’écoles. Pendant ce temps, on met des milliards dans le football. Quand on y met des milliards, c’est pourquoi ? C’est pour donner de l’espoir, de la joie pendant des moments extraordinaires. C’est ce qu’on attend de l’équipe nationale. On ne veut rien d’autre. Donc, la fédération, c’est ce qu’on attend d’eux. Je veux aujourd’hui qu’on s’entende’’.
Aux acteurs du football guinéen, Lansana Béa Diallo dit que ‘’nous ne voulons pas un autre blocage, on veut trouver une solution. Toutefois, chacun prendra ses responsabilités. Le gouvernement et le président de la République ont été clairs. Aujourd’hui, on va aux élections, mais on veut des solutions. On ne veut plus de crise. S’il n’y a pas de solutions à un moment donné, ce n’est pas le gouvernement qui s’est mêlé. Si on s’était mêlés à la crise, on allait dire que c’est nous avons bloqué le processus. Il y a un processus qui est lancé, on va vers cela. On va aller vers le calendrier qui a été mis en place. Nous voulons qu’on sorte de la crise, c’est la seule chose qu’on demande aux acteurs du football. Si on ne sort pas de la crise, on tirera les conséquences et chacun prendra ses responsabilités. Le gouvernement et la FIFA prendront aussi ses responsabilités’’.
‘’Nous avons dit ce qu’on attend des acteurs du football et à côté, nous allons nous concentrer pour accompagner cette équipe. Il ne faut pas qu’on dise que c’est parce qu’on ne les a pas accompagnés que le Syli national a mal joué. Je veux leur donner le maximum de chances, qu’il n’y ait pas d’excuses sur ce que la population attend’’, coupe-t-il court.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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