Le weekend dernier, au cours d’un panel au palais du peuple, le ministre de la jeunesse et des sports a assuré que depuis l’arrivée du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) au pouvoir, une politique d’insertion des jeunes est mise en œuvre par les autorités de la transition.
Bogola Haba estime qu’en Guinée, la jeunesse représentant près de 77% de la population est confrontée au chômage. Extraits…
‘’La problématique de la jeunesse est capitale. En Afrique en général, c’est 80% de la population. En Guinée, près de 77% de notre population est jeune. Ce qui veut dire qu’il faut forcément que cette jeunesse soit active pour pouvoir faire la croissance économique. Je ne dis que les 20% ne peuvent faire bouger l’économie d’un pays. Mais vu le poids, il faut reconnaître que notre problème aujourd’hui, c’est la jeunesse. Si on a un problème d’électricité, c’est la jeunesse qui sort dans la rue. Ceux qui font des mototaxis, c’est la jeunesse en grande partie.
Aujourd’hui, la première problématique des jeunes, c’est celle de l’emploi. Et il y a eu des phases importantes dans cette problématique en Guinée. De 1958 à 1984, nous n’avons pas eu assez de problèmes d’emplois. Notre gouvernement avait mis en place un système où c’est l’Etat qui investissait. C’est-à-dire l’Etat était dans la production. Donc, jusqu’en 1984, on n’avait pas assez de problèmes en termes d’emplois.
La problématique a commencé quand nous avons changé. L’Etat a décidé de sortir de la production et de mettre un moratoire sur le recrutement à la fonction publique. Depuis cette période, il y a eu une accumulation de chômeurs jusqu’à maintenant. Ce qui fait aujourd’hui en Guinée, 3 jeunes sur 5 ne travaillent pas alors qu’en Afrique c’est autour de 6 jeunes sur 10 jeunes qui ne travaillent pas.
Qu’est-ce qu’il faut faire maintenant ? Le moratoire avait pratiquement pris fin avec le recrutement dans l’armée de certains jeunes. Mais l’Etat est dans sa logique de ne pas recruter. Parce dans un secteur normal, 85% des emplois sont créés par le secteur privé. Dans d’autres espaces, c’est 90%. Et le poids des fonctionnaires ne peut représenter que 10%.
Mais, dans notre cas, à l’heure actuelle, le secteur privé n’a pas pu prendre en main les 85% d’emplois qu’il devait créer lorsque nous avons choisi de libéraliser. C’est cette problématique que nous nous sommes confrontés jusqu’au 5 septembre [2021].
Après cette date, le président de la République a décidé d’une nouvelle politique d’emploi de la jeunesse. Il fallait donc revenir à la situation d’un pays normal, c’est-à-dire 85% au secteur privé. Et les 15% de l’État, qu’est-ce qu’on remarque ? Il y avait trop de fonctionnaires, de retraités. D’abord, l’État a assaini le fichier de la fonction publique pour ouvrir des opportunités d’un recrutement de jeunes (…). Le président a annoncé qu’on va recruter 20 000 jeunes sans augmenter le nombre de fonctionnaires en 2024.
Du côté des 85% que le secteur privé doit créer, l’État a dit qu’il faut forcément investir. Au niveau des infrastructures, si vous n’avez pas les facteurs qui permettent aux investisseurs privés de venir dans un pays, vous ne pouvez pas avoir des investissements. Et vous constatez que ces dernières années, les militaires ont pris leurs responsabilités pour investir dans ce secteur.
Dans le secteur privé, on a dit que l’Etat ne doit pas sortir entièrement de la production. L’Etat a décidé de prendre sa participation tel que Simandou (…). Cela va créer des milliers d’emplois en encourageant les privés à investir. L’Etat dit qu’il faut investir dans la transformation de la bauxite. Cet investissement va nous aider à créer des milliers d’emplois’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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