Le ministre de la défense appelle à confier les travaux publics à l’armée : ‘’C’est l’État qui gagne…On travaille trois fois plus vite’’
Devant les conseillers nationaux, le ministre de la défense nationale, Aboubacar Sidiki Camara alias Idi Amin, a plaidé pour l’augmentation des fonds alloués au génie militaire, qui, selon lui, dispose des compétences nécessaires pour exécuter des travaux publics.
‘’Les militaires sont déjà payés, formés, équipés par le contribuable guinéen. Si on leur donne des marchés, c’est l’État qui gagne. La preuve ? Regardez le quartier Matam, jusqu’à présent, le bitume est intact, les dallettes sont en place. C’est l’armée qui a fait ça. À Kissosso, c’est aussi l’armée. La cité de Sangoyah, c’est l’armée. Donc, si le génie dispose des moyens, il peut réaliser de grands travaux d’urgence. Dans l’armée, on travaille trois fois plus vite’’, assure le ministre de la Défense nationale.
Selon lui, la remise en état du génie militaire a nécessité du temps et des efforts.‘’Pour relancer le génie, qui avait presque disparu, il a fallu recruter du personnel. Un bataillon de génie, c’est 500 hommes. Recruter 500 jeunes Guinéens, c’est créer de l’emploi. Il faut ensuite les former aux différentes techniques du génie notamment le ferraillage, l’ingénierie des ponts et chaussées, la topographie, etc. C’est désormais chose faite. Ensuite, il fallait acheter les équipements nécessaires. C’est fait aussi. Enfin, il fallait les monter et les acheminer. Tout est prêt. On attend juste quelques jours pour inaugurer une centrale de concassage de granite’’, annonce le général à la retraite Aboubacar Sidiki Camara.
De nos jours, déplore-t-il, ‘’les entreprises ont fait grimper le prix du mètre cube de granite à des niveaux inaccessibles pour les citoyens. Maintenant que le génie fait lui-même le concassage, nous allons produire du granite non seulement pour les travaux de bitumage et les concessions, mais aussi pour le vendre à la population à un prix raisonnable.’’
Et d’ajouter : ‘’Nous avons installé deux centrales de bitume pour produire du béton en fonction des travaux qui seront confiés à l’armée. Nous disposions déjà d’une centrale et nous en avons acquis une nouvelle pour accélérer le processus. S’il n’y a pas de ponts à construire, nous pouvons réhabiliter d’anciennes routes. L’armée est capable de réaliser plusieurs kilomètres en un seul mois, grâce à trois équipes qui se relaient en permanence.’’
Aujourd’hui, souligne le ministre de la défense, ‘’le seul obstacle, il faut que les législateurs nous allouent des fonds pour acheter du bitume. Nous n’avons pas de bitume, mais nous avons du granite. Nous avons acheté une licence à 30 millions GNF auprès du ministère des mines, comme toute autre entreprise, afin de disposer de notre propre carrière de concassage de granite’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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