Le ministre de l’énergie s’interroge : ‘’En Guinée, les gens payent le courant électrique, mais où va cet argent ?’’
Le ministre de l’énergie, de l’hydraulique et des hydrocarbures assure que les autorités de la transition ont un plan pour mettre fin à la crise de l’énergie en Guinée. Pour Aboubacar Camara, il ne sera à rien de continuer d’engloutir la plupart des ressources publiques dans ce secteur.
‘’Nous avons aujourd’hui un plan qui va nous aider à sortir définitivement de cette crise d’énergie. Les gens se plaignent aujourd’hui qu’il n’y a pas d’emplois, il n’y a pas d’infrastructures routières ni d’hôpitaux. Le montant engagé dans le secteur de l’énergie par an, c’est à peu près 400 millions de dollars. Il suffit d’inverser la tendance pour que ce montant soit réorienté dans l’éducation, les transports, la santé afin de permettre guinéens de vivre dignement comme les autres pays’’, indique le ministre de l’énergie, de l’hydraulique et des hydrocarbures.
Et de poursuivre : ‘’On dit qu’en Côte d’Ivoire, au Sénégal, il y a de l’énergie. Parfois, on accuse le CNRD en disant qu’il y a 2 ans, on avait le courant (…). Certes, les besoins ont augmenté en 3 ans. Ça veut dire que le schéma directeur établi depuis 2018 n’a pas été respecté. Souapiti et Kaleta ont été réalisés sur 25 ans. En 2 ans, ils nous ont lâchés en cours de chemin. Aujourd’hui, nous sommes en train de travailler pour sortir définitivement de cette crise énergétique’’.
Aux dires Aboubacar Camara, ‘’avant de mettre en place toutes les stratégies, il fallait stabiliser l’énergie. On ne pouvait aller directement vers les ménages, parler de pose de compteurs pré-payés. Mais aujourd’hui, la fourniture de l’énergie est stabilisée’’.
‘’La question de l’énergie, c’est un cancer pour ce pays. Si on ne soigne pas cette maladie, l’Etat va continuer à puiser dans les recettes qui pouvaient être orientées ailleurs pour améliorer nos conditions de vie (…). On vend l’énergie à pertes. Aujourd’hui, EDG, dans toute sa production, ne paye que l’énergie achetée à partir du Sénégal. Et l’argent que EDG recouvre, on dit qu’on prend cet argent pour donner de l’énergie dans les préfectures où il n’y a pas d’infrastructures’’, souligne-t-il.
Pendant ce temps, déplore-t-il, ‘’on dit aux guinéens que les compteurs à prépaiement coûtent cher. C’est faux. Tous ceux qui ont aujourd’hui de ce type de compteurs peuvent témoigner’’.
En Guinée, dit-il ‘’les gens payent le courant électrique, mais où va cet argent ? Même des agents d’EDG peuvent décourager les citoyens en leur disant de ne pas poser des compteurs parce que ça peut coûter cher. Parce que derrière, il y a des bricoles à faire. Mais on ne peut pas continuer à prendre dans les recettes de l’Etat des centaines de milliards GNF destinés à apporter des solutions à l’éducation, à la santé et aux autres besoins pour investir à électricité’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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