Le ministre Gaoual invite l’UFDG, l’UFR et Cie à se régulariser : ‘’Si à l’issue de 90 jours, ils ne le font pas, ils subiront la loi’’
Ce vendredi 21 mars, devant la presse, le ministre Ousmane Gaoual Diallo a assuré que la décision du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation mettant sous réserve des partis politiques et suspendant d’autres, relève du cadre réglementaire.
Le porte-parole du gouvernement appelle ces formations politiques à se régulariser pour éviter d’être dissoutes. Extraits…
‘’Dans la présentation du rapport, la conseillère en charge de cette question est revenue largement sur les sujets et les griefs qui sont portés sur chaque parti politique. Il faut dire que cette évaluation a donné lieu à l’élaboration d’un procès-verbal que chaque parti politique a reçu sur les manquements.
Vous prenez par exemple l’UFR, l’UFDG, le RPG, l’un des premiers points qu’il leur a demandé, c’est la production des documents financiers. Ça ne devrait pas donner lieu à un contentieux puisque ces partis sont censés clôturer un exercice financier, faire des rapports, certifier ces comptes par des cabinets agrémentés et les déposer à l’État. C’est ce qu’on demande à l’État aussi.
Quand nous finissons l’exercice budgétaire, nous clôturons, après, nos comptes sont évalués par la Cour des comptes, déposés, et qui peuvent donner lieu à une autre évaluation par des audits, soit commandités directement par le pouvoir exécutif ou par des institutions financières. Mais on est obligés de faire un rapport d’activités. Et, c’est à l’issue de toutes les vérifications possibles qu’on fait une loi de règlement pour dire que l’exercice est clôturé. Donc l’État est soumis à cet exercice-là.
Si on demande à un parti de le faire alors que la loi à laquelle ce parti est soumis le prévoit, cela ne devrait pas donner lieu à un contentieux. Ça peut donner lieu à un retard, mais pas à un contentieux. Voilà l’intention de l’État.
Le deuxième point, c’est les congrès. Ce n’est pas le gouvernement qui a inscrit dans leurs statuts qu’il doit faire des congrès. Certains partis politiques, c’est 5 ans, d’autres c’est 7 ans. Ce n’est pas l’État qui a inscrit ça là-bas. L’État leur dit de se conformer à ce qu’ils ont écrit dans leurs propres textes. Et c’est très important. C’est pourquoi, ça ne devrait pas donner lieu à un contentieux, puisque les mécanismes de passage au congrès, ils les ont prévus. Les règles qui doivent être appliquées pour les congrès, ils les ont prévues eux-mêmes. Ce n’est pas l’État.
On ne demande pas à l’UFR de fonctionner suivant les règles de l’UFDG, ou à l’UFDG de fonctionner suivant les statuts du RPG. Les partis sont différents par leurs statuts. Et on leur demande de se soumettre à ça.
En tout cas, c’est ce que nous nous pensons. C’est pour ça que ces données sont octroyées pour montrer aussi la bonne volonté de l’État, pour dire que ce n’est pas dans la répression qu’on est en train de faire. On est dans la pédagogie. Et c’est très important. Donc, nous les invitons à ça.
Ils ont 90 jours, mais ils avaient déjà eu 90 autres jours, ils n’ont rien fait du tout. Et là, on leur dit encore : ‘revenez, soyez plus coopératifs, vous avez encore 90 jours’. Mais si à l’issue de 90 jours, ils ne le font pas, ils subiront la loi. Parce que nous sommes attentifs. Mais on ne peut pas être attentifs en encourageant n’importe quoi. Et c’est très important que ces partis politiques-là prennent ça’’.
Être en règle pour participer aux élections…
Pour ce qui est de l’UFDG que je connais un peu plus, le congrès du parti, il y en a plusieurs. Quand vous êtes à l’échelle le plus bas, qui est le comité de base, les élections, c’est tous les deux ans.
Quand vous montez un peu plus au niveau des sections, c’est tous les trois ans. Quand vous allez encore un peu plus au niveau des fédérations, c’est tous les cinq ans. Et c’est ce qui donne lieu au congrès tous les cinq ans.
Or, il se trouve que tout ça n’est pas observé depuis 2015. De 2015 à 2017, on aurait dû renouveler nos structures de base. 2018, 2019 aussi, 2020. Si on ne l’a pas fait, on donne le temps de le faire, mais faisons-le. On aurait pu dire dans nos statuts qu’on n’avait pas de congrès. Si c’est sur la base de cela qu’on a obtenu l’agrément, personne n’allait nous demander de faire des congrès.
Parce qu’on nous demande de nous conformer à nos textes. J’ai entendu ou j’ai lu une tribune d’un avocat célèbre que nous avons dans notre pays qui se posait la question sur l’intrusion de l’État dans le fonctionnement des congrès des partis politiques. J’étais étonné.
Moi, je vous invite à voir. Il n’y a pas d’espace, même dans les associations comme l’Organisation guinéenne des droits de l’homme, qui est une ONG. Si elle ne fonctionne pas suivant son règlement et ses statuts, l’État a le droit d’intervenir. C’est ça un agrément. Il n’y a pas une structure qui se forme, même dans les associations religieuses, si elle commence à faire des prêches qui perturbent les règles de fonctionnement auxquelles elle doit être soumise, l’État est en droit d’intervenir.
On intervient même pour nommer des imams. L’État intervient sur tous les aspects, parce que c’est prévu en amont. Et donc, que cette interrogation vienne de nos avocats, on peut voir ça comme une manière de semer la confusion, comme si c’était un appui d’autorité que l’État faisait.
Mais comme ce sont des avocats, ils ont le crédit de la bonne compétence. Si un club de foot ne respecte pas les règles de la FIFA, on ne l’interdira pas de jouer dans son propre terrain, mais il pourrait ne plus participer à une compétition de la FIFA. C’est aussi simple que ça. Si vous voulez participer à des élections dans le pays en tant que partis politiques, vous vous soumettez aux règles du pays’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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