Les autorités de la transition dénoncent des pratiques qui rendent difficile la délivrance de passeports. Le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des guinéens établis à l’étranger affirme que plus de 25 000 guinéens ont été décelés par le système avec plusieurs identités.

‘’En Arabie Saoudite, nous avons rencontré des guinéens. Puisque le président était retenu par un engagement royal, j’étais avec le ministre d’Etat chargé de la sécurité ; le ministre porte-parole du gouvernement et le ministre des finances. Nous sommes allés rencontrer nos compatriotes. Ces derniers ont pris la parole pour dire : ‘M. le ministre quand  le colonel Doumbouya a pris ses responsabilités et que vous êtes venu ici. On s’est tous plaints, mais aujourd’hui, nous sommes à 90% en possession de nos passeports’. Après, ils nous ont dit que c’est la première fois qu’il y a zéro prisonnier guinéen en Arabie Saoudite’’, relate Morissanda Kouyaté.

‘’Ce sont nos citoyens guinéens qui sont à l’extérieur. Ce que nous voulons, c’est de pouvoir délivrer tout de suite des passeports pour eux. Mais il est arrivé à un moment où pour avoir un passeport, avant que le colonel ne vienne au pouvoir, il fallait prendre l’avion de l’Angola ou de Paris pour venir jusqu’en Guinée’’, rappelle le ministre des affaires étrangères.

Depuis l’arrivée du colonel Doumbouya, assure-t-il sur la télévision nationale, ‘’il y a 60 000 passeports qui ont été confectionnés. Ça a pris du temps. Le président nous a dit d’aller au secours de nos compatriotes. Mais il y a des phénomènes extraordinaires. Il y a 25 000 guinéens qui ont eu 2 ou 3 passeports, avec 3 à 4 identités. Il prend un passeport où il s’appelle Moussa Traoré. Il postule, ça n’a pas marché. Il change de nom pour s’appeler Bailo Bah. Après, il change pour devenir Bilivogui. Donc, il a trois identités (…). Sur ces 25 000 guinéens qui ont changé leurs identités, qu’est-ce qu’on fait ? Le ministre Mory Condé est en train de se battre pour la politique nationale de la gestion des identités. Dans la refondation, on veut avoir un guinéen, une identité. Nous allons nous battre pour que cela’’.

‘’Pour les 25 000 guinéens, dès qu’on fait rentrer les données dans la machine, on dit que que certains ont jusqu’à 3 identités. Donc, on classe. Mais lui, le demandeur ne sait pas, il continue à nous dire : ‘J’ai postulé, j’ai payé l’argent, il y a 6 mois à 1 an que je n’ai pas mon passeport’. Dans la plupart des cas, il fait partie des 25 000’’, explique-t-il.

Le ministre Kouyaté assure que ‘’ce que nous voulons faire, c’est une question qui peut être gérée au haut niveau, c’est ce qu’on appelle l’écrasement. Cela consiste à dire : ‘Si vous avez triché en ayant deux identités, on vous pardonne et vous nous dites comment vous vous appelez réellement’. C’est une amnistie. On va présenter cela au chef de l’Etat. Nous n’avons pas eu le courage d’abord de le lui dire. On ne peut venir lui dire : ‘M. le président, il y a 25 000 guinéens qui ont changé leurs identités, donnez-leur leurs vraies identités’. Il a la charge de la sécurité du pays, qu’est-ce qui lui montre que ces 25 000 sont tous guinéens ?’’.

L’autre phénomène, souligne le chef de la diplomatie guinéenne ‘’c’est que nous faisons 60 000 passeports. Et nous donnons aux gens, mais il y en a qui jettent leurs passeports  dès qu’ils quittent la Guinée pour être enrôlés dans les structures qui prennent les gens en charge. Donc, il faut qu’ils soient sans papiers. Au Maroc, on m’a remis 500 passeports biométriques jetés’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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