La communication est avant tout un art, et l’éloquence, une richesse. Dans sa volonté de bien faire, le ministre Mory Condé tombe parfois dans une communication excessive, teintée d’autoritarisme et d’orgueil.
C’est regrettable. Il n’est pas un citoyen ordinaire, mais un homme d’État, un ministre de la République. Sensibiliser les populations à se faire recenser est une démarche noble, mais encore faut-il adopter la bonne méthode.
Quand un ministre déclare : « Aucun chauffeur ne doit prendre un passager qui n’est pas recensé…», on est en droit de se demander sur quelle base juridique une telle interdiction repose-t-elle ?
Que sait-on de la vie de ces pauvres citoyens, de leurs réalités quotidiennes, de ce qui motive leurs déplacements ? Et connaissant également la mentalité de certains transporteurs, une telle directive pourrait entraîner des abus. Il faut faire preuve de prudence.
Il déclare ensuite avec un ton menaçant : « Si vous ne vous faites pas recenser, et que vous mourrez, vos corps ne seront pas enterrés dans nos cimetières… »
Ce type de communication, loin d’apaiser, risque d’attiser la frustration, voire la violence, dans un contexte politique déjà tendu. La communication d’un homme d’État doit allier humilité et sagesse.
Se faire recenser est un acte citoyen, certes, mais il ne s’agit pas d’une obligation légale. Il convient donc d’user de pédagogie et de douceur pour rallier les citoyens à cette cause.
Le ministre Mory Condé doit sincèrement rompre avec ce style de discours autoritaire et brutal. Une telle violence verbale nuit non seulement à la transition en cours, mais également à l’image du Président Mamadi Doumbouya.
Cette forme de discours alimente la réticence et le repli, chose à proscrire, car nous voulons tous que ce recensement soit vraiment une réussite spectaculaire.
Dr. Karamo Kaba
Consultant en Santé publique & Prévention
surtout que les conditions ne sont pas reunies pour un recencement facile à certains endroits.