La Guinée a un nouveau gouvernement. Il a été formé lundi par le président Alpha Condé, deux jours après la reconduction de l’économiste Mohamed Saïd Fofana au poste de Premier ministre.
Deux jours après avoir reconduit l’économiste Mohamed Saïd Fofana au poste de Premier ministre, le président guinéen Alpha Condé a nommé, lundi 20 janvier, les membres du nouveau gouvernement. Une équipe composée de 34 ministres dont aucune figure connue de l’opposition.
Selon un décret diffusé tard lundi soir, 19 anciens ministres ont été reconduits dans la nouvelle équipe – à leurs postes précédents ou à la tête de départements différents – et 15 ministres y font leur entrée. Composée en majorité de membres du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), parti du président Condé et de ses alliés – coalition majoritaire au Parlement -, la nouvelle équipe compte cinq femmes.
Les nouvelles femmes faisant leur entrée dans le gouvernement sont : la ministre de l’Agriculture Jacqueline Sultan, Mme Domani Doré (Sport) et Mme Kadiatou Ndiaye (Environnement, Eaux et Forêts), qui était précédemment directrice d’une agence nationale également.
Mme Fatoumata Binta Diallo, qui était conseillère au cabinet du Premier ministre, est nommée ministre de l’Industrie, des PME (petites et moyennes entreprises) et de la promotion du secteur privé, enfin Mme Camara Sanaba Kaba, ex-conseillère à la présidence, devient ministre de l’Action sociale, de la Promotion féminine et de l’Enfance.
Seize personnalités, dont les anciens ministres d’État Ousmane Bah (Travaux publics et Transports) et Christian Sow (Justice) quittent le gouvernement. Un ministère, celui des Affaires religieuses, a été supprimé.
L’équipe gouvernementale ne contient pas de ministre de la Défense, fonctions assurées depuis décembre 2010 par le président Condé lui-même. Le ministre délégué à la Défense nationale, Abdoul Kabele Camara, est maintenu à son poste.
Parmi les nouveaux ministres, figure Kerfalla Yansané, ex-ministre de l’Économie et des Finances, nommé ministre d’État chargé des Mines et de la Géologie. Son nom avait circulé ces dernières semaines comme probable futur Premier ministre. Mohamed Diaré, qui était précédemment ministre délégué au Budget, passe de son côté à l’Économie et aux Finances.
Gouvernance et corruption
Les ministres François Lonseny Fall (Affaires étrangères et Guinéens de l’étranger), El Hadj Madifing Diané (Sécurité et Protection civile), Alhassane Condé (Administration du territoire et Décentralisation), Albert Damantang Camara (Enseignement technique, Formation professionnelle, Emploi et Travail, également porte-parole du gouvernement), Koutoub Moustapha Sano (Coopération internationale) conservent leurs portefeuilles.
Cheick Sako, jusqu’alors avocat au barreau de Montpellier (France) est nommé ministre de la Justice, Remy Lamah, un colonel et médecin militaire précédemment patron des services de santé de l’armée guinéenne, obtient la Santé.
Autres nouveaux venus : le ministre de l’Énergie et de l’Hydraulique Idrissa Thiam, précédemment conseiller spécial à la présidence.
Le changement d’équipe gouvernementale intervient dans un contexte où “les attentes sont nombreuses”, avait reconnu le Premier ministre lui-même dans une déclaration enregistrée dimanche et diffusée par la télévision publique guinéenne.
“À court terme, nous devons engager des actions et de grands investissements à fort impact économique, social et, pourquoi pas, politique, pour aller au-devant des besoins des citoyens. Il faut qu’il y ait plus d’eau, plus d’énergie pour les populations, plus de routes, plus d’infrastructures sanitaires et scolaires”, avait-il dit, en promettant de “s’attaquer à certaines anomalies en matière de gouvernance” et à la corruption.
Après trois ans à la tête du gouvernement, ce dernier avait démissionné avec son équipe le 15 janvier, deux jours après l’installation de l’Assemblée nationale issue des élections législatives du 28 septembre.
(Avec AFP)
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