[dropcap]N[/dropcap]ombreux guinéens s’accordent depuis des années à dire que la situation politique du pays est brouillée par le manque de dialogue entre le pouvoir exécutif et son opposition. Cette perception de la chose est tout autre chez la mouvance, qui trouve cette situation plutôt ‘‘bonne’’ relativement. En ce sens que le président Alpha Condé s’achemine vers la fin de son premier mandat, dit-elle par la voix de son porte-parole.
Mais avant, Dr Saliou Diallo Diallo égrène quelques acquis à l’actif du pouvoir actuel. ‘‘Le Pr Alpha Condé Condé a eu à travailler pendant 4 ans déjà. Il est au début du premier trimestre de sa cinquième année. Politiquement, il a eu à investir les 80% des institutions républicaines. Il a eu à organiser les législatives qui dotent la Guinée d’une Assemblée qui se trouve être la deuxième institution du pays’’, soutient d’emblée le docteur Saliou Bella Diallo.
‘‘Actuellement, poursuit-il, il nous reste à organiser seulement les élections communales et communautaires pour en finir avec le circuit d’organisation d’élections’’.
Sur la question de l’un des principaux points d’achoppement autour desquels les acteurs politiques restent plus que jamais divisés, notamment le report des communales au premier trimestre 2016, pourtant prévues au premier trimestre 2014 tel que dit dans les accords du 3 juillet 2013, le porte-parole de la mouvance a son argument.
‘‘Je rappelle que l’organisation de ces élections prévues au premier trimestre 2014 ne faisait pas partie du 3 juillet. Les 20 conclusions du 3 juillet issues du deuxième dialogue n’incluaient pas l’organisation des élections communales et communautaires : ça intéressait les 5 points discutés lors du deuxième dialogue, à savoir l’opérateur technique, le fonctionnement de la Céni, l’organisation des élections communales et communautaires. Ensuite, les garde-fous qu’il fallait prévoir pour l’application pour le reste de l’exécution des conclusions. Donc, les 20 conclusions que nous avons faites n’intéressaient que ces points-là’’, précise Saliou Bella Diallo.
‘‘Fort malheureusement, les élections communales et communautaires n’ont pas été organisées au premier trimestre 2014 à cause de l’épidémie d’Ebola, sinon le professeur Alpha Condé et son Exécutif étaient prêts à le faire. Mais en pleine épidémie, opposition et mouvance sont convenues et selon les règles internationales, les dispositions en vigueur, qu’il fallait s’occuper de cette épidémie et voir après comment il faut organiser les élections communales et communautaires. Donc, toute l’année 2014 a été consacrée à cette lutte. Parce qu’on ne pouvait pas envoyer la population et les partis politiques en campagne en pleine épidémie’’, ajoute-t-il.
Selon le porte-parole de la mouvance, la non-organisation de ces élections se justifierait exclusivement donc par cette épidémie, tout en avouant que cette situation politique a connu des points chauds vers le dernier trimestre 2014 et le début du premier trimestre 2015 à cause de l’évidence de la nécessité d’organiser l’élection présidentielle au cours de l’année 2015.
Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info
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