En séjour à Nzérékoré, le Premier ministre, Bah Oury, a rencontré jeudi les professionnels des médias. Au cours des échanges, le chef du gouvernement les a invités à jouer pleinement leur rôle pour renforcer la paix et l’unité dans la région forestière.
‘’Sachez que c’est une région traumatisée. Ce qui peut se dire ailleurs peut créer des problèmes lorsqu’il y a un traumatisme collectif fort’’, a déclaré Bah Oury, ajoutant que ‘’beaucoup d’entre vous, vous êtes jeunes, mais de temps en temps, approchez-vous de ceux qui étaient là à la fin des années 80 et au début des années 90 et qui ont vécu le déferlement de réfugiés sur notre territoire’’.
Selon lui, cette démarche permettra aux journalistes de ‘’bien apprécier l’évolution que la Guinée est en train de connaitre, de repositionner et de reconstruire leur propre narratif par rapport à l’exercice du journalisme’’.
Il a rappelé que cette période historique n’a pas été facile, évoquant ‘’beaucoup de choses avec ce qui s’est passé en Sierra Leone, au Libéria et même en Côte l’Ivoire. Donc il ne faut pas oublier ça. Cela vous permet de mieux savoir ce qu’il faut faire ici et maintenant pour contribuer à consolider le processus d’apaisement, d’unité et de cohésion. C’est votre sacerdoce’’.
Aux journalistes, il indique que ‘’vous êtes les mieux placés pour le faire. Vous le faites, mais on vous demande de redoubler d’efforts, car lorsque quelqu’un réussit, ça ne fait pas le bonheur et la joie de tout le monde. La Guinée est en train progressivement de marquer des pas en avant. Nos réussites peuvent susciter des jalousies. D’où la nécessité de renforcer une meilleure connaissance des enjeux au niveau de la population’’.
Le chef du gouvernement assure que ‘’la spécificité de la région forestière, c’est d’aller encore beaucoup plus davantage à la sensibilisation de la population sur la nécessité de la cohésion et de la paix et veiller à ce qu’aucun problème ne trouve sa solution sans qu’il n’y ait de dialogue’’.
Il reconnait toutefois que ‘’lorsqu’il y a une collectivité, nécessairement, il y aura des problèmes, il y aura des discussions. Mais que tout cela se passe en conformité avec des règles démocratiques, avec la recherche du dialogue, du consensus autour de la table pour trouver de la meilleure manière des pistes d’action pour restaurer le calme et la sérénité’’.
Bah Oury affirme que ‘’les anciens sont en train de nous montrer la voie, la gouvernance par les autorités morales’’. Il décrit ce modèle comme une ‘’gouvernance collégiale où l’ensemble des communautés vivant dans la région se retrouvent’’ avant d’encourager les uns et les autres à ‘’renforcer cet élan et à encourager tout le monde à aller dans cette direction, car c’est notre intérêt à tous et l’intérêt de vous, les plus jeunes’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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