[dropcap]L[/dropcap]e dialogue politique étant rompu entre pouvoir et opposant, la crise politique semble perturber en Guinée. Le calendrier électoral élaboré par la commission électorale nationale indépendante, aussi décriée par les opposants, constitue la principale pomme de discorde.

Pour se faire entendre, les adversaires du régime du président Alpha Condé ont renoué ces dernières semaines avec les manifestations sur les places publiques qui ont fait des morts et plusieurs blessés. De son côté, le numéro 1 guinéen soutient qu’il n’a ‘’jamais été question d’élections communales’’ dans les accords du 3 juillet 2013.

Le chef de l’Etat  a en outre indiqué au journal Le Monde qu’’’aucun manifestant n’a été tué par balle’’. Au contraire, jure-t-il, ‘’ce sont les gendarmes qui ont été blessés par des tirs. La Guinée a connu un long passé dictatorial, j’ai fait des réformes mais ce n’est pas du jour au lendemain que l’on va changer les mentalités’’.

Aujourd’hui, selon le Pr. Alpha Condé, ‘’on voudrait que je fasse de mon pays la Suède en quatre ans mais comment voulez-vous qu’un policier ou un gendarme qui a été habitué pendant vingt ans à taper change comme cela ?’’, se demande-t-il, avant d’admettre qu’’’il peut y avoir des bavures mais je fais tout pour qu’ils sortent sans fusil et qu’ils aient des grenades lacrymogènes’’.

Si ses adversaires ont privilégié la rue par rapport au dialogue, le président de la République affirme sans ambages que ‘’les opposants en Guinée n’ont pour programme que de jeter des pierres et de casser. Ils ont été très clairs en disant qu’ils allaient manifester jusqu’au renversement du pouvoir’’.

En multipliant les manifestations de rue, Alpha Condé dit avoir la ferme conviction que l’objectif de l’opposition est de ‘’créer le chaos, d’avoir beaucoup de morts pour arriver à une crise grave et au final un coup d’état militaire’’.

Mariam CISSE, pour VisionGuinee.Info