Sur les 41 avocats constitués dans l’affaire, seul Maître Alpha Amadou DS Bah de la partie civile était présent dans la salle d’audience. L’homme de droit, en prenant la parole, a déclaré y être pour assister au procès et clarifier la lanterne de l’opinion concernant la suspension de la participation de ses pairs au procès du 28 septembre.
L’audience s’est ouverte comme la semaine dernière. Dès l’entame, le juge Ibrahima Sory II Tounkara a fait remarquer au ministère public la présence d’un seul avocat de la partie et l’absence totale de la défense.
Le procureur Sidiki Camara a souhaité que le tribunal entende l’avis de Maitre Alpha Amadou DS Bah, seul homme en robe noire, présent dans la salle d’audience. Ce dernier affirme que sa présence a été motivée par deux raisons. ‘’Premièrement, pour assister à l’audience. En second lieu, c’est parce que plusieurs questions se posent. Il y a près de 10 jours, j’ai été interpellé des dizaines de victimes, la CPI et l’AVIPA qui ne comprenaient pas la raison du boycott des audiences’’, explique-t-il.
Au juge Tounkara, l’avocat de la partie civile indique que ‘’face à la situation, j’ai tenu à être présent pour démontrer que la présence des avocats des parties civiles n’est pas suffisante pour qu’une audience criminelle se tienne. Je voulais par ma présence faire comprendre à l’opinion nationale et internationale que même si les avocats de la partie sont présents, il ne peut y avoir d’audience puisque la présence de l’autre partie est indispensable pour la tenue d’un procès criminelle. Raison pour laquelle j’ai tenu à être présent pour que prochainement, on sache que je sois présent ou absent, le plus important, c’est que la défense soit là et que toutes les dispositions doivent être prises pour que justement la défense soit ramenée à cette audience’’.
Maitre DS Bah affirme que ‘’cette question ne règlera pas dans les médias. Il faut absolument qu’il y ait un entretien concret et sérieux entre ceux qui ont la prise de décision et les avocats qui ont débrayé cette audience. C’est la raison de ma présence pour aussi rassurer les victimes de notre engagement à participer à ce procès. Mais nous ne pouvons pas à nous seuls faire ce procès. Il est impératif que la défense soit ramenée dans cette salle. J’espère qu’à partir d’aujourd’hui, l’on comprendra mieux parce que j’ai l’impression qu’il y a un chantage qui est en train d’être exercé sur les victimes. Ces victimes seules et leurs avocats ne peuvent pas mener cette audience en l’absence de la défense’’.
Reprenant la parole, le représentant du ministère public a rappelé que le code pénal prévoit que ‘’lorsque les avocats des accusés sont absents, le tribunal peut en commettre d’office’’, tout en admettant qu’il va être ‘’difficile maintenant de procéder à cette commission d’office et que les débats se tiennent allégrement’’.
C’est pourquoi, Sidiki Camara estime que ‘’pour une raison de commodité, de sérénité et de bonne continuation des débats qui ont bien commencé et que vous dirigez avec beaucoup de sagacité, nous allons vous demander un nouveau renvoi d’une semaine. Nous avons appris que les démarches sont en cours et que certainement, elles permettront de faire bouger les lignes’’.
C’est ainsi que le président du tribunal a pris la décision de renvoyer l’audience au 19 juin 2023 à cause de l’absence des conseils des accusés.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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