Le gouvernement a déclenché une nouvelle opération de lutte contre le trafic illicite de produits pharmaceutiques. Des centaines de boutiques ont été fermées lors d’une descente des forces de sécurité, le lundi 20 novembre, au grand marché de Madina avec des interpellations à la clef.

Interrogé ce mardi 21 novembre dans l’émission Mirador,  Aly Touré, le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), précise que cette opération est coordonnée par une commission mixte.

‘’On a constaté qu’en République de Guinée, la vente de médicaments était devenue un laisser-aller, alors que c’est un produit dont la commercialisation est réglementée. Il n’y a que les pharmaciens qui doivent manipuler les produits pharmaceutiques. Vu ce constat, on avait fait un communiqué pour rappeler aux gens que la manipulation des produits pharmaceutiques par des non-professionnels constitue une infraction. Donc, ceux qui sont en train de s’adonner à cette pratique doivent cesser immédiatement’’, prévient-il.

Le procureur Aly Touré rappelle avoir donné un ‘’moratoire. On avait encore fait un communiqué pour demander aux gens de quitter carrément le commerce de médicaments pour aller vers autre chose s’ils ne sont pas des professionnels des médicaments. Malgré tout, ils se sont entêtés à continuer ce commerce’’.

L’opération en cours au grand marché de Madina et plusieurs autres localités du pays vise à appliquer la loi dans toute sa rigueur, à l’en croire. ‘’Elle a commencé, il y a très longtemps. Il y a eu beaucoup d’interpellations et de condamnations. Malgré tout, nous avons constaté que c’est un phénomène qui commençait encore revenir. A notre niveau, nous avons mis en place un comité de lutte composé notamment des acteurs du ministère de la santé, des agents de sécurité représentés par la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale ainsi que le parquet spécial de la CRIEF’’.

Il assure que le comité technique national de lutte contre les pratiques médicales et paramédicales illégales a élaboré un plan stratégique d’intervention. ‘’C’est ce qui a permis de descendre au grand marché Madina qui est considéré comme un nid de la vente illicite de produits pharmaceutiques. L’opération a permis la fermeture de tous les magasins dans lesquels on vend illégalement des produits pharmaceutiques’’, se réjouit-il.

‘’C’est une opération qui a été menée de façon très stratégique. La descente a été effectuée par des gendarmes en présence de mon substitut, accompagnés de deux grands cabinets d’huissiers à l’effet de constater tout ce qui se passe sur le terrain. Lorsque les gendarmes viennent, ils constatent que c’est une boutique de produits pharmaceutiques. Si le propriétaire est là, il ferme lui-même et la gendarmerie appose un scellé à plomb’’, détaille le procureur Aly Touré.

Avant de préciser qu’il ‘’y a eu des interpellations, mais pas de dégâts et des pillages comme certains le racontent. Il n’y a pas eu de résistance non plus. Certains ont fui en quittant carrément leurs boutiques. Ceux qu’on a trouvés sur place ont collaboré. Ils ont fermé eux-mêmes leurs magasins et ont été interpellés par la gendarmerie’’.

Ce lundi 20 novembre, des boutiques de vente de médicaments à Madina ont été vidées de leurs contenus par les forces de sécurité. Selon le procureur de la CREIF, l’opération s’est déroulée présence des propriétaires et avec d’huissiers de justice.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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