Le procureur de la CRIEF à propos du dossier Kassory Fofana et Cie: ‘’J’ai suffisamment d’éléments sous la main’’
L’audience de l’ancien Premier ministre Kassory Fofana et ses co-détenus devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), initialement prévue ce lundi 11 avril, n’a pas eu lieu.
Le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré, dit détenir des preuves suffisantes pour placer en détention Kassory Fofana et ses trois anciens collaborateurs.
‘’Les audiences ne démarrent pas ce lundi. Ce n’est pas un rétropédalage, ce n’est que l’application de la loi que j’ai faite. Le dossier a été orienté en flagrant délit. En tant que procureur poursuivant, je poursuis avec convictions. Je sais pourquoi j’ai opté pour la procédure de flagrance parce que j’ai suffisamment d’éléments sous la main’’, indique Aly Touré dans les Grandes gueules.
‘’Lorsque vous orientez un dossier en flagrant délit, la loi dit que l’audience doit se tenir sur le champ. Quand l’individu est placé sous mandat de dépôt, comme c’est le cas, la loi dit qu’il faut déférer l’affaire à l’audience du lendemain. Et si le tribunal ne peut pas se réunir le lendemain, le procureur a l’obligation et dans l’immédiat d’ouvrir une information judiciaire’’, précise-t-il en se référant à l’article 462 aliéna 2 du code de procédure pénal.
Le procureur de la CRIEF assure que ‘’c’est quelque chose qui ne va pas sécuriser ma procédure. Les avocats vont nous opposer le fait que l’article 462 dit qu’il faut tenir l’audience le lendemain. Or, tout le monde sait que le lundi n’est pas le lendemain du mercredi. Vu que l’audience ne pouvait pas se tenir le lundi, j’ai ouvert immédiatement une information par courrier administratif. J’ai adressé un courrier à tous les avocats constitués dans cette affaire pour leur dire que le dossier initialement orienté en flagrant délit dont ils sont les conseils a été transmis devant la chambre d’instruction et de s’adresser à cette chambre pour tout besoin de procédure’’.
A la question de savoir pourquoi Kassory Fofana et Cie ont été incarcérés à la maison centrale au lieu d’être placés sous contrôle judiciaire, Aly Touré répond : ‘’Cela est dû à la pertinence des preuves et de mon appréciation personnelle en tant que procureur spécial en fonction des réalités du dossier. La loi dit que le procureur reçoit les dossiers et apprécie souverainement la suite à les donner’’.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
00224 621 85 28 75/djiwo.barry@visionguinee.info