Le procureur Sidy Souleymane Ndiaye poursuivi par son fils en justice : ‘’Mon père refuse de me reconnaitre’’
Mohamed Sidy Ndiaye, puisqu’il s’agit de lui, dit être le fils de l’ancien procureur de de République près le tribunal de première instance de Dixinn. Âgé de 39 ans, peintre de profession, il est revenu sur cette affaire qui l’oppose à son père depuis sa tendre enfance.
Les faits se sont produits à Faranah alors que Sidy Souleymane Ndiaye, jeune magistrat, était en service dans la localité. Sa maman âgée d’une vingtaine d’années était une élève. Né de cette union, Mohamed Sidy Ndiaye compte poursuivre de celui qu’il considère comme son père jusqu’à ce qu’il soit rétabli dans ses droits. Extraits de son intervention dans les Grandes gueules…
Quand il voulait épouser ma mère, ma famille maternelle s’est opposée compte tenu de sa violence. Parce qu’il était trop violent avec ma mère. C’est lui-même qui a gâté l’éducation de ma maman. Parce qu’au moment où il suivait ma maman, elle étudiait. Elle était très jeune.
D’ailleurs, ma famille a constaté que Sidy Souleymane Ndiaye avait souvent des problèmes avec ses collaborateurs. Il ne prenait pas soin de ma maman, donc les gens avaient peur de lui. A cause de cela, ils se sont opposés à leur mariage. Ma famille a dit : ‘on le ne connait même pas, il est en service ici’.
Après ma naissance, il a fait le baptême. Mais même mon homonyme, je ne connais pas. Après le baptême, il a demandé la main de ma maman, mais la famille n’a pas accepté. Parce qu’il ne prenait pas soin de ma mère.
Une plainte sans suite
J’ai porté plainte parce que je ne peux pas rester comme ça sans que mon père ne me reconnaisse. Mon père refuse de me reconnaitre. Pour moi, c’est un droit. Tout le monde a droit à un père. Il faut qu’il me reconnaisse, l’héritage, c’est e son problème. Ce n’est pas l’argent qui est intéressant, mais ma dignité.
La première fois qu’on s’est rencontré, il avait dit qu’il allait me mettre en prison. Lorsque j’étais enfant, quand je venais à Conakry, il me refoulait. Quand je suis devenu un peu grand, j’ai pris ma maman en otage pour lui dire de venir chercher mon papa. On est venus à la Cour d’appel de Conakry, mais il s’est caché de nous.
Ma mère s’est mariée avec un autre. J’ai été élevé par ma grand-mère. Ils ont voulu m’inscrire à l’école, mais mon père détenait mon extrait de naissance. Ils ont dit à mon père de m’inscrire à l’école. C’est en ce moment qu’il a commencé à dire qu’il n’a pas d’enfant. On lui a dit : ‘Puisque tu n’as pas d’enfant, il faut au moins envoyer ses papiers, nous allons le faire rentrer à l’école’. Il a refusé. Jusqu’à l’âge de 10 ans, je n’étais pas allé à l’école. C’est après la médiation d’un de mes oncles qu’il a accepté de remettre mes papiers pour que je sois inscrit à l’école. Là où j’ai grandi, on se moquait de moi en disant que mon père ne me reconnaît pas.
On a porté plainte contre mon père au tribunal de première instance de Dixinn. A l’époque, il était procureur, il a dit que le dossier est irrecevable. Je me suis demandé si ce n’est pas lui qui mon bloque mon dossier. Mon avocat Maitre Béa a envoyé le dossier au tribunal de Kaloum.
La dignité à tout prix
Tout le problème de mon père, c’est de ne pas entendre parler qu’il a un fils. Parce qu’il a dit à tout le monde qu’il n’a pas d’enfant. Je réclame ma dignité. Je veux qu’il dise que je suis son enfant. On ne rejette pas le sang. Quand j’aurai ma dignité, je serai fier de cela. Je vais vivre partout. Parce qu’un jour, mes enfants vont me demander qui était mon père. Il faudra que je réponde. Si je ne réponds pas, mon enfant même va me condamner. Je suis derrière lui, il faut qu’il reconnaisse ses faits. Normalement, il doit rétablir ma maman dans ses droits. Parce que c’est une violence. Il a violenté ma maman.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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