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‘’Le régime actuel n’entend pas apporter le changement qualitatif…’’, dixit Sidya Touré, président de l’UFR

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A l’occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux de nouvel an, le président de l’Union des Forces République était face à la presse ce mardi matin à son domicile sis à la Minière.

Sidya Touré a mis l’occasion à profit pour faire le bilan de la gouvernance d’Alpha Condé. Pour le président de l’UFR, ‘’le régime actuel n’entend pas apporter le changement qualitatif à la société guinéenne mais un changement dédié uniquement aux militants du parti présidentiel dans la façon de concevoir leur tout nouveau mode de vie.’’

Plus loin, le leader de l’UFR a affirmé que ‘’le seul et unique responsable de la situation dramatique que nous vivons aujourd’hui n’est autre que le président Alpha Condé lui-même. Et personne d’autre. Sa responsabilité personnelle est engagée dans tous les actes posés par les gouvernements qu’il a mis en place depuis deux ans.’’

Vision Guinée vous livre l’intégralité du discours de présentation des meilleurs vœux de Sidya Touré. Lisez!

Mes chers compatriotes,

Comme j’ai coutume de le faire, chaque année, à pareille époque, sacrifiant ainsi à une tradition bien établie, je voudrais vous adresser, au nom de l’UFR, de ses militantes, ses militants et sympathisants, mes vœux les meilleurs pour l’année 2013. A vous-mêmes, à vos familles et à tous ceux qui vous sont chers.

Ces vœux vont également à l’endroit de nos sœurs et frères étrangers vivant parmi nous. Nous n’oublions pas nos chers disparus.
En particulier, les militants de l’opposition qui ont perdu la vie au cours de l’année écoulée, mais aussi tous ceux qui ont été blessés dans leur chair au cours des manifestations pour la défense des libertés démocratiques que nous avons organisées.

Les vœux que nous formulons aujourd’hui s’imposent d’autant plus que nous mesurons pleinement les nombreuses difficultés auxquelles vous avez été confrontés toute l’année durant. Des difficultés sans nom résultant, entre autres, mais essentiellement, de la détérioration constante et généralisée de vos conditions de vie.

L’année écoulée, tout comme celle qui l’a précédée, a été éprouvante à plus d’un titre pour la plupart de vos foyers dont grande majorité continue de vivre au-dessous du seuil de pauvreté.

Voilà où nous a conduit l’amateurisme du pouvoir en place. Fait que le Chef de l’Etat lui-même vient de reconnaître dans un accès de sincérité qui ne manque pas de surprendre. Mais, en se défaussant comme toujours de ses responsabilités personnelles.
Le constat est implacable : il n’y a tout simplement pas ou plus…d’Etat en Guinée ! C’est à se demander dans quel pays sommes-nous ? Et où allons-nous?

Le régime actuel n’entend pas apporter le changement qualitatif à la société guinéenne mais un changement dédié uniquement aux militants du parti présidentiel dans la façon de concevoir leur tout nouveau mode de vie.

Mes chers compatriotes, ne nous y trompons pas : le seul et unique responsable de la situation dramatique que nous vivons aujourd’hui n’est autre que le président Alpha Condé lui-même. Et personne d’autre. Sa responsabilité personnelle est engagée dans tous les actes posés par les gouvernements qu’il a mis en place depuis deux ans. En un mot : l’échec du gouvernement est son échec ! Un échec magistral que l’on peut d’ailleurs décliner en plusieurs phases.

Un échec politique évident

Au jour d’aujourd’hui, nous persistons à croire, et nous maintenons, que l’organisation des élections législatives, initialement prévues en 2011 et sans cesse repoussées par le pouvoir, qui sait pertinemment qu’il ne peut pas les gagner dans la transparence, est absolument indispensable pour parachever la transition politique dans notre pays, afin de mettre fin à la précarité institutionnelle source de toutes les dérives.

Après plus d’une année de débats stériles pour faire respecter le Code électoral et la Loi sur la CENI, nous avons malheureusement abouti à l’installation d’une CENI non paritaire, qui devient de plus en plus opaque. Cette situation compromet sérieusement l’organisation d’élections législatives libres, transparentes, équitables et donc acceptées par tous.

Par ailleurs, la tendance hégémonique du parti au pouvoir est de plus en plus évidente. Elle se manifeste par les tentatives de musèlement des partis de l’opposition, de la société civile et des medias privés dont les droits sont sans cesse restreints, sinon bafoués, alors que, dans le même temps, le parti présidentiel occupe, avec l’arrogance et la suffisance qui le caractérisent, tous les espaces publics et les medias d’Etat.
Elle se manifeste aussi et surtout par l’exclusion de la gestion de l’Etat de tous les agents qui n’ont pas su faire preuve d’allégeance vis à vis du pouvoir en place.

Un échec économique et social

Les carences d’une administration dépourvue de toute stratégie efficiente de développement économique et social, gangrénée par le laxisme et la corruption, sont patentes. Alpha Condé lui-même vient d’en faire l’aveu complet devant la nation ! Du fait des nombreux dysfonctionnements de l’administration, l’Etat guinéen n’existe que de nom. Comme l’a si bien reconnu le chef de l’Etat lui-même. Dés lors, faute d’une véritable politique de développement autocentrée, basée sur la bonne gouvernance, c’est le règne du pilotage à vue. Comment s’étonner, dés lors, que le quotidien des Guinéens soit de plus en plus insupportable!

Beaucoup de nos compatriotes n’arrivent plus à vivre décemment. Certains, le plus grand nombre, sont même incapables d’assurer à leur progéniture un minimum d’un repas par jour ! Quand se nourrir à peu près correctement relève de la quadrature du cercle, quid du transport, des soins de santé primaire et de l’éducation des enfants ? La flambée des prix des denrées de première nécessité conjuguée à la hausse des coûts du transport grèvent dramatiquement des revenus sans cesse érodés par la dépréciation du franc guinéen. S’ils existent, les soins de santé, l’éducation et les infrastructures routières sont fournis au rabais faute de stratégies adéquates et de personnel qualifié.

Les difficultés auxquelles sont confrontées plusieurs sociétés, qui ont entrainé leur fermeture pure et simple telles que Friguia, Sotelgui, Moulins de Guinée, BADAM, le retrait de certaines compagnies minières (BHP Billiton, Vale…) et le repli d’autres (RioTinto, ) ont significativement et singulièrement contribué à détruire les emplois directs et indirects, pourtant indispensables pour résorber un chômage déjà endémique. En contradiction avec les promesses mirobolantes et les déclarations tonitruantes du président de la République relatives au plein emploi pour les jeunes.

L’exemple le plus significatif des cas de promesses non tenues est celui de la desserte en électricité. En dépit de la promesse faite, en 2011, par le Pr Alpha Condé, de satisfaire une offre de 16 heures par jour, et malgré un investissement particulièrement lourd de quelque 300 millions de dollars, force est de constater que rien n’a changé. La situation a même empiré dans certaines communes. En dehors de quelques rares axes dans la capitale Conakry, l’obscurité et les ténèbres continuent d’être le lot quotidien de la grande majorité des conakrykas. Pour ce qui est de l’intérieur du pays, la question relève tout simplement de la gageure.
Quant à l’insécurité elle est devenue un problème majeur de société dans notre pays, particulièrement dans la capitale alimenté par le manque de fourniture d’électricité et la pauvreté ambiante.

La rupture de la cohésion nationale

La politisation à outrance de l’administration et l’exclusion, sont érigées en mode de gestion de l’Etat, avec pour conséquence, l’exacerbation des tensions ethniques et la déchirure du tissu social. Le comportement partisan, néfaste et souvent violent des Gouverneurs, Préfets et Sous Préfets, instrumentalisés par le Gouvernement, a fini par diviser les guinéens. La cohabitation harmonieuse séculaire entre les communautés est aujourd’hui compromise, créant ainsi des tensions permanentes qui se manifestent d’autant plus fréquemment que les structures traditionnelles de conciliation ont elles même été singulièrement affaiblies.

Je regrette sincèrement que vous ayez eu à subir une telle situation qui perdure. Surtout après le long et difficile combat que nous avons mené, tous ensemble, au cours des dix dernières années pour plus de prospérité et de démocratie dans notre pays, et pour lequel l’opposition a payé un lourd tribut en vies humaines.

Mes chers compatriotes,

L’UFR a une autre vision de la Guinée. Elle est sûre, solide et réaliste. Parce que forgée à partir de notre expérience et de notre connaissance approfondie d’un pays que nous aimons tant et que nous avons l’ambition de continuer à servir. Le principal mal de notre pays c’est la mauvaise gouvernance. Elle s’appuie sur une politisation à outrance de l’administration et de l’Etat tout court. Ce constat est perceptible partout et par tous.

Je vous appelle à plus de détermination et de persévérance dans notre combat commun pour la dignité de l’Homme guinéen, car cette situation est loin d’être une fatalité. Elle n’est que la conséquence de la gouvernance du RPG qui continue de caractériser la gestion de notre pays.

Vous ne devez plus l’accepter. Vous avez le devoir moral, et citoyen, de sanctionner, de la façon la plus claire, les responsables de vos souffrances. Si toutes les conditions sont réunies, dont précisément le remplacement de l’opérateur sud Africain Waymark par une structure plus neutre et consensuelle, cette occasion se présentera bientôt avec les prochaines élections (législatives, communales et communautaires).

Je réitère, encore ce jour, devant vous, mes chers compatriotes, mon engagement inconditionnel et sans faille, ainsi que ma totale disponibilité à poursuivre la lutte que nous avons entamée, il y a maintenant plus d’une décennie, pour instaurer une société plus libre, plus démocratique et plus prospère, au sein de laquelle il fera bon vivre.

Cette unique ambition motive le combat dans lequel mon parti s’est pleinement engagé. Il vaut la peine d’être mené parce que notre pays a besoin d’un souffle nouveau pour concevoir et promouvoir une nouvelle société guinéenne. Bref d’une Nation réconciliée avec elle-même, plus unie, plus fraternelle et solidaire, mieux organisée et débarrassée de la mal gouvernance, qui bride son développement, et des basses passions et tensions qui déchirent le tissu social et exposent notre cher pays à la désintégration.

Que l’année 2013 soit pour les guinéennes et les guinéens, celle de toutes les audaces, afin que nous tournions résolument et définitivement le dos à ce paradoxe qui fait de la Guinée, un pays riche en potentialités naturelles et des Guinéens, des pauvres, incapables de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.

Bonne et heureuse année

Ciré BALDE, pour Visionguinee.info

+224 64 93 14 04

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