L’une des dérives les plus déplorables de l’administration publique guinéenne réside dans le comportement indigne de certains fonctionnaires vis-à-vis des citoyens. Trop souvent, ceux qui sont censés servir parlent aux usagers avec mépris, condescendance, voire arrogance, comme s’ils avaient affaire à des mendiants ou des indigents en quête d’aumône, et non à des citoyens titulaires de droits.
Ce manque de respect n’est pas un cas isolé. Il est devenu un mal systémique. Des préfectures aux ministères, des commissariats aux mairies, jusqu’aux portes même du Palais présidentiel, le citoyen est trop souvent traité avec désinvolture, parfois humilié, ignoré, ou contraint à des démarches interminables pour obtenir ce qui lui est dû.
Cette situation est intolérable. Elle traduit une incompréhension profonde de la mission de service public et une inversion inquiétante des rôles. Le fonctionnaire n’est pas un maître, il est un serviteur de l’État au service du peuple. L’État lui-même n’a de légitimité que par le peuple et pour le peuple.
Il est temps que cela cesse. Le respect du citoyen doit devenir une exigence fondamentale dans toute relation administrative. Il faut rééduquer l’administration, rappeler aux agents publics qu’ils sont là pour servir avec courtoisie, équité et professionnalisme.
Car sans respect, il n’y a pas de confiance. Et sans confiance, il ne peut y avoir d’État fort, ni de République digne.
Boubacar Dieng
Merci pour votre courage de dénoncer un mal qui ronge tous les jours.