Alors que le Conseil national de la transition (CNT) s’active pour la vulgarisation de l’avant-projet de la constitution, le texte continue d’essuyer des critiques. Pour le RPG Arc-en-ciel, cet avant-projet est un boulevard ouvert à une candidature de la junte aux prochaines élections. 

Pour l’ancien ministre Marc Yombouno, cette situation amène le camp d’Alpha Condé à rejeter l’avant-projet de la constitution. Extraits…

‘’Nous rejetons cet avant-projet de constitution. C’est une première qu’un avant-projet de constitution sorte comme ça et qu’on fasse beaucoup de bruits, de vacarmes. On fait beaucoup de pertes de temps et d’argent pour rien. Parce que le texte va encore retourner au CNT où ils vont statuer pour sortir maintenant un projet qui sera distribué aux partis politiques pour la campagne pour le référendum.

Pourquoi ne pas d’abord finaliser le texte à leur niveau jusqu’à obtenir un projet et donner cela à tous les partis, à toute la société civile pour que chacun mène sa campagne pour des instructions de vote ? Mais qu’est-ce qu’on est en train de voir ? On dit que c’est la voix du peuple, une constitution qui nous ressemble et qui nous rassemble. Alors laissez les gens faire leur programmation et proclamer le jour du référendum. Car, quelle que soit la finalité c’est le Oui ou le Non. Pourquoi perdre du temps, dépenser autant d’argent en appelant les gens à Kindia ?

Ils se proposent de faire le tour du pays. Ils se proposent de faire aussi des sorties à l’international avec le premier brouillon de la constitution. Un conseiller du CNT sur une radio de la place a donné son point de vue sur beaucoup de sujets. Il a reconnu que cet avant-projet de constitution n’a pas fait l’unanimité au sein du CNT. Qu’il y a eu des discussions, qu’un camp l’a rejeté et qu’un autre qui l’a adopté. Qu’ils sont passés au vote et la majorité a adopté ce qu’ils appellent avant-projet de constitution. Est-ce que c’est comme ça que ça se passe ? Comment vous pouvez passer par le vote pour adopter un document et vous le sortez encore pour que la population mette son grain de sel.

Il ne fallait pas passer au vote. Il fallait d’abord faire ces tournées-là  recueillir les observations, les recommandations de tout un chacun et ramener la mouture consolidée dans le document, mettre à la portée de l’ensemble des conseillers. Certainement, ceux qui avaient dit non, vont se retrouver.

Ce qui nous a amené sà prendre notre position avec les forces vives. Il y avait des conseillers qui ont insisté sur l’introduction dans la nouvelle constitution des articles 46, 55 et 65 de charte de la transition qui prévoient ce que les actuels dirigeants ne seront pas candidats. Au sein même du CNT, que certains conseillers ont demandé de mettre cela dans les dispositions transitoires. Ils ont refusé en disant que c’est la majorité.

Ce sont ces articles de la charte qui ont convaincu la population d’accepter leur gouvernance parce que chacun s’est dit après leur coup d’Etat, comme l’ont dit qu’ils sont venus corriger les erreurs du passé, qu’ils ne vont pas se présenter aux élections en affirmant : ‘’On est venus pour balayer et on vous laisse la case bien nettoyée’. Si le balayeur dit qu’il va rester, c’est un problème. Pourtant, dans la nouvelle constitution, ils ont inséré un autre article dans les dispositions transitoires, qu’après le vote de la constitution, jusqu’aux nouvelles élections, jusqu’à ce que le nouveau président soit élu, ce sont les anciennes instances qui doivent gérer le pays jusqu’à l’élection du nouveau président. Pendant ce temps, on laisse les articles qui excluent la prise en compte de ces dispositions que tout le monde a appréciées.

Il a dit à Kindia que les 150 partis politiques qui ont participé aux travaux, la plupart ont sollicité que le président de la transition viole son serment pour se présenter. Est-ce que le RPG pouvait s’associer à cette mascarade ? Nous sommes quand même un grand parti. Est-ce qu’on peut aller où certains partis politiques se réunissent pour dire ça ? Le RPG ne va pas s’associer à ça.

Donc, ces assises, fora ou symposiums actuels, c’est pour préparer les partis politiques ou des sociétés sociales qui vont se regrouper pour désigner quelqu’un. Le RPG ne s’associe pas à ça. Nous restons derrière les forces vives’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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