[dropcap]L[/dropcap]e renouvellement de la classe politique pour une alternance démocratique, dans la gestion publique constitue une étape difficile à franchir en Afrique. Certains pays restent encore des bastions de l’usure du pouvoir par excellence.

Des despotes, allergiques à tout changement positif, contrôlant les Etats représentent des fléaux nuisibles aux progrès d’une bonne partie du continent.

Cette année, certains pays africains s’illustrent déjà dans des remous sociopolitiques ayant forcé des potentats à quitter le pouvoir dans la disgrâce, l’humiliation et le déshonneur. S’étant accrochés aussi longtemps que possible, la branche a cédé et la chute est brutale pour ces renégats d’un autre âge.

En effet, les têtus gouttant toujours aux délices et enivrés par les fausses ardeurs des démagogues professionnels, des courtisans circonstanciels, des flatteurs mal inspires; refusent de cerner la réalité et semblent convaincus d’être indispensables et providentiels.

Ils ignorent les exemples burkinabè, gambien, zimbabwéen, algérien, soudanais. Ils ne semblent nullement inspires par la voie empruntée par les ghanéens, les béninois, les sénégalais, les nigérians, les libériens, les sierra-léonais, les botswanais, les cap-verdiens, les sud-africains, les tanzaniens.

Ils sont enfermés dans un narcissisme poussé, leur rendant aveugles face aux conséquences d’une remise en cause des acquis démocratiques, chèrement obtenus dans le sang et dans la douleur.

Se basant sur l’ethnostrategie, ils profitent aussi de la précarité chronique dans laquelle le population est enfouie, à cause de l’incompétence des pouvoirs successifs à satisfaire les besoins du peuple. Tout cela pour barrer la route a ceux qui sont potentiellement susceptibles d’être à la hauteur pour redresser la barre. Leur plan est sciemment conçu pour étouffer l’émergence d’un nouveau type de leadership pragmatique, visionnaire et conséquent pour l’Afrique.

Les velléités de modification de constitutions, d’organisation de soi-disant referendum au ‘’nom du peuple souverain, par le peuple souverain et pour le peuple souverain’’ ne sont que des manœuvres infondées, destinées simplement à satisfaire la soif de pouvoir de ceux qui en tirent largement profit.

Si à un moment, l’avènement de la démocratie était perçu comme une importante opportunité, devant sortir les pays africains de l’ornière, en garantissant toutes les libertés fondamentales aux citoyens pour leur plein épanouissement; au fil du temps, cet espoir fut constamment détourné par les astuces d’hommes politiques aux visées sordides.

Certes, des élections multipartites sont organisées de manière relativement régulière, mais leurs résultats, dans beaucoup de cas, ne reflètent jamais les véritables choix des électeurs.

Vouloir s’éterniser au pouvoir par le biais de méthodes farfelues et illégitimes relève d’un manque cruel de décence morale, de probité, et d’honneur. C’est un risque ose, un couteau à double tranchant et un obstacle majeur dans l’évolution de nos sociétés.

La Guinée, dans cette logique, s’achemine encore vers une croisée des chemins, avec la fin du dernier mandat présidentiel en 2020, qu’autorise la constitution à l’actuel locataire de Sékhoutoureyah : Alpha Condé.

La pauvre population guinéenne s’apprête à vivre une période délicate, si les politiques créent une énième crise institutionnelle dans le pays.

Une offre extraordinaire est sur la table pour le ‘’professeur’’, de respecter la sacralité du serment dans l’honneur pour couronner ainsi sa longue lutte politique de plus de 40 ans. Au contraire, sa sortie risque d’être brutale à l’instar de celles qui continuent d’emporter plusieurs de ses pairs ayant trahi les règles démocratiques.

La Guinée a besoin d’une nouvelle ère, pour qu’un vent nouveau souffle et qu’un nouveau soleil se lève dans cette belle nation qui peine à occuper la place d’honneur qu’elle mérite dans le concert des nations.

Almamy Kemo