Le vice-président du parlement de la CEDEAO aux présidents : “Quand vous faites deux mandats, partez”
A l’occasion de la célébration de son premier anniversaire, le Conseil national de la transition a tenu une plénière spéciale, ce lundi 6 Février 2023. Organisée sous le thème : “Parlement et refondation de l’Etat”, cette plénière a été marquée par la présence de parlementaires du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, de la Côte d’Ivoire et de la CEDEAO.
C’est en présence de 69 conseillers que les délégations des parlements africains et d’autres invités que le président du Conseil national de la transition (CNT) a procédé à l’ouverture de cette plénière spéciale.
Dansa Kourouma assure que la rencontre est une occasion opportune pour la Guinée, le Mali, le Burkina et la Tchad, pays en transition, pour engager une réflexion commune sur la problématique de refondation de l’Etat.
“Les transitions dans ces quatre pays sont une occasion d’aller à la cassure de la cause de la rupture de l’ordre constitutionnel afin d’engager un processus de refondation et de rectification institutionnelle (…). Nous voulions que nos parlements, ayant le mandat d’élaborer de nouvelles constitutions ou de textes structurant la gouvernance politique, économique et sociale de nos différents pays se pencher ensemble sur la stabilité constitutionnel à travers une considération intelligente de l’intangibilité de certaines dispositions de la charte constitutionnelle et la mutabilité permettant l’adaptation de certaines dispositions dans l’évolution historique de nos différents pays”, justifie-t-il.
Les délégations parlementaires présentes à cette plénière ont salué le thème proposé par le CNT. A tour de rôle, les parlementaires ont donné leur lecture de la situation.
‘’Vous avez parlé de l’intangibilité de certaines dispositions de la charte. Il s’agit pour nous de savoir que le Mali est à la traîne par rapport à un certain nombre de directives, notamment l’obligation faite aux États membres de créer la cour des comptes. Et nous, notre constitution si rigide qu’elle soit, quatre tentatives de modification de la constitution ont été opérées dans notre pays pour que la constitution qui nous gouverne actuellement puisse être révisée. Et ces quatre tentatives se sont soldées par des échecs. Si on ne peut pas modifier la constitution, il faut la changer tout en prenant en charge tout ce qu’on voulait mettre lorsqu’il s’agissait d’une modification’’, estime le colonel Malick Diaw.
Le président de l’Assemblée législative du Burkina Faso précise que les textes de loi doivent être en adéquation avec les préoccupations des populations.
“Il s’agit d’une approche qui permet d’asseoir quelque chose de durable parce que j’en ai pour preuve ce qui se passe dans mon pays. Le Burkina Faso est un exemple atypique. De 2014 à 2022, nous avons connu six présidents. Aucun pays n’a connu une telle instabilité. Est-ce parce que nous n’avons pas une bonne constitution, de bonnes lois ? Le Burkina avait bel et bien une bonne constitution, de bonnes lois. Mais ces constitutions et lois n’étaient pas respectées, parce que les destinataires de ces textes ne se reconnaissent pas dedans. Donc toute la difficulté réside dans comment élaborer des textes qui reflètent la volonté réelle de nos populations’’, analyse Dr Ousmane Bougouma.
Le vice-président du parlement de la CEDEAO croit que les pouvoirs civils sont responsables de l’instabilité constitutionnelle dans nos différents pays.
‘’Nous sommes tous face à une situation qui est réelle. Que ça soit en Guinée, au Mali ou au Burkina, les événements qui se sont produits étaient prévisibles. Nous avons dit que nous ne voulons pas de la prise du pouvoir par les armes. Mais les hommes qui dirigeaient ces pays ont amené l’armée intervenir sur la scène politique. Quand vous faites un mandat, deux mandats, partez. Les cimetières sont pleins d’hommes indispensables. Pour preuve, notre ancien président Muhammad Issoufou est bien portant même s’il n’a plus le pouvoir devant lui”, indique Sani Malam Boukary.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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