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Leader de l’Axe Hamdallaye-Bambeto, il sort les enfants du ghetto pour les former

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Saikou Diallo alias CIA Agency

Il connait tous les coins et recoins de l’Axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa, qualifié par les uns d’Axe du mal, et par d’autres d’Axe de la démocratie. A 46 ans, Ibrahima Saikou Diallo a vu plusieurs jeunes de sa zone tomber sous les balles durant les manifestations de rue. Avec le temps, il a pris du recul pour apprendre un métier. Son combat, sortir les enfants défavorisés de ce qu’il appelle ghetto.

Connu sous le nom de CIA Agency, Ibrahima Saikou Diallo est un ancien aventurier. Parlant français et anglais sans avoir été scolarisé, il dirige depuis décembre 2015 l’ONG Aide aux enfants déshérités. A travers sa structure, il se bat pour montrer que les jeunes de l’Axe ont aussi du talent, mais qui n’est pas mis en avant.

Leader de l’Axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa

Il vit sur l’Axe depuis 20 ans, dit-il. Son premier clan, il l’avait baptisé CIA Agency avec sa clique. Aujourd’hui, il fait partie de 35 leaders identifiés par l’ONG de Baïonnette intelligente. ‘’Il n’y a pas un temple sur cet Axe que je ne connais pas’’, affirme-t-il. Quand on lui demande la signification d’un temple, il répond : ‘’C’est un lieu où on fume du chanvre indien, mais pas seulement. On y fume certes, mais parmi nous, il y a des gens qui sont très doués. Puisqu’il n’y a pas de maisons de jeunes, c’est dans ces lieux que les jeunes se regroupent souvent’’.

N’est pas leader qui le veut, mais qui peut, dit-il à qui veut l’entendre. ‘’Un leader doit guider la jeunesse dans la bonne direction, pas dans la rue. Moi j’ai été forgé par l’aventure. J’ai fait plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest notamment la Gambia, le Sénégal, la Côte d’Ivoire’’.

Pour lui, le déguerpissement des populations au quartier Kaporo-Rail a conduit beaucoup de jeunes dans la rue. Depuis cette date, le mal persiste et les autorités ne font rien pour le stopper, déplore-t-il. ‘’Avant ces déguerpissement, on n’entendait pas parler de vol sur l’Axe ou voir un enfant dans la rue pour manifester. Après la casse, des parents n’ayant plus de moyens sont rentrés au village. Certains de leurs enfants sont restés là et n’avaient que la rue pour s’exprimer’’, s’efforce de convaincre Saikou Diallo.

Saikou et Amadou
Saikou et Amadou, l’un des enfants qu’il accueille

Le déclic de son engagement en faveur des enfants de la rue

A VisionGuinee, il a expliqué d’où lui est venue l’idée de sortir les enfants de la rue pour les former à un métier d’avenir. ‘’J’ai décidé d’aider les enfants de la rue après un constat. J’ai vu pas mal d’enfants à la gare routière de Bambeto où ils étaient abandonnés à leur sort. Affamés, ils rodaient autour des restaurants à la recherche de nourriture. Je les ai vus en train de chiper le reste de la bouffe des clients’’, explique-t-il dans un entretien avec notre rédaction.

‘’D’autres évacuaient les ordures pour gagner à 2.000 et 3000 francs et s’acheter à manger ou alors ramasser des bidons dans la rue pour les vendre’’, se souvient CIA. ‘’C’est en ce moment que je me suis dit comme j’ai un métier, je vais récupérer ces enfants. Et là aujourd’hui, on travaille ensemble dans mon atelier. Quand tu vas chez moi, on dirait un terrain de foot tellement les enfants y sont nombreux’’, ironise t-il.

Qui sont ces enfants ?

‘’La plupart d’enfants ont quitté leurs familles à la suite de mauvais traitements. Certains sont orphelins de pères et de mères, tandis que d’autres, nés hors mariage, sont rejetés dans les familles. Vous verrez certains parmi eux qui ne connaissent même pas le nom de leur père’’, explique Saikou, tapissier de profession.

Une fois chez lui, les enfants sont libres de choisir le métier qu’il souhaite apprendre. ‘’Ils n’ont pas été scolarisés pour la plupart, faute de moyens. Apprendre un métier est une seconde chance pour eux. Ils choisissent entre la mécanique, la tapisserie, la tôlerie, la menuiserie, la soudure ou la couture’’, précise notre interlocuteur.

Amadou, âgé de 13 ans, est l’un de ces enfants. Il a accepté de nous parler. ‘’Je vivais avec ma mère qui s’est séparée de mon père. Quand elle est décédée, sa famille m’a rejeté. Je n’avais personne pour m’aider. Il m’arrivait de passer une journée entière sans manger. J’ai finalement décidé de venir à la gare routière de Bambeto où je me débrouillais. C’est là que Maître Ibrahima Saikou m’a trouvé. Aujourd’hui, je suis son apprenti’’.

Sira Djouma Bah
Sira Djouma Bah

Duo avec une couturière

Les garçons, CIA peut bien les gérer. Quant aux filles venues de la rue, il les confie à Sia Diouma Bah, couturière à Bambeto. Surnommée maitresse dans le quartier, elle assume fièrement ce rôle au sein de l’ONG  Aide aux enfants déshérités, Sira Djouma Bah.

Pour elle, une fille ne se retrouve pas dans la rue par hasard. ‘’Il y a des familles qui partent dans les villages chercher des bonnes. Une fois à Conakry, leurs enfants vont à l’école, tandis que les filles, les plus souvent, employées de maison sont non scolarisées. Elles sont confinées à des travaux domestiques qui n’en finissent. Avec le temps, certaines, désespérées, prennent la tangente et ne sachant pas où aller se retrouvent malheureusement dans la rue’’, explique Mme Bah.  Avec Saikou, elle s’emploie à récupérer ces filles qu’elle accueille dans son atelier de couture.

Manque de moyens

Aujourd’hui, avec près de 40 enfants à sa charge, il se démène pour leur trouver à manger pour éviter qu’ils ne retournent dans la rue. ‘’Je n’ai pas de moyens pour les prendre tous en charge’’, avoue-t-il, ajoutant qu’il les considère comme ses propres enfants. ‘’Tout ce que je gagne, je le partage avec eux comme mes enfants pour les nourrir, les vêtir’’, dit-il.

Il affirme avoir interpellé la ministre de l’action sociale Sanaba Kaba sur la situation des enfants défavorisés de l’Axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa. Son appel est tombé dans de bonnes oreilles, se félicite-t-il. ‘’Au moins d’août, la ministre est venue avec une délégation coréenne pour nous offrir une tonne de riz. Plus tard, la fondation Citadelle est venue avec des habits pour les enfants’’, se souvient Saikou Diallo.

‘’Depuis, nous n’avons rien eu comme appui. Pourtant, on ne demande pas de l’argent. J’ambitionne de regrouper dans un centre tous les enfants de l’Axe Hamdallaye-Cosa laissés pour compte dans la rue. Pour moi, il est important qu’ils aient un métier pour qu’ils soient à l’abri des manipulations’’, conclut-il.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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2 commentaires
  1. Le SOLDAT dit

    Bravo Mr Diallo saikou et Mme Bah Sira djouma, je vous felicite continuer comme ça le bon Dieu vous aidera un jour le présidant vient de donner aux resortissants au Maroc 30,000 Dollards alors que à Côté de son palais ils y a des orfelins qui manque de tous.

  2. Bah dit

    Vraiment je très bon ce que vous avez fait Dieu le tout-puissant vous peyere incha alahou que Dieu vous bénisse pour votre engagement mon grand CIA ce ton petit Bachir depuis Allemagne je te remercie beaucoup que Dieu nous bénisse notre enfant et nôtre pays la Guinée aminé aminé

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