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L’écrivaine Binta Ann, militante engagée pour la cause des enfants et des femmes

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Toute sa vie, cette femme passionnée, et au regard très pur, a combattu sur de nombreux fronts : droits des enfants, des femmes, la lutte contre l’excision, le Sida (…).Avec son calme, son ton posé et sa voix rassurante, Binta présidente de la Fondation Binta Ann pour Les Enfants (Fonbale), est une vraie militante.

Ecrivaine sereine et convaincue, comédienne dans des troupes de théâtre, bénévole à l’Unicef USA (…), Beija, pour les intimes, est une touche-à-tout comme elle s’auto-décrit, avec une force tranquille.

Après ses études à Conakry, Binta Ann pose ses valises dans la capitale française en 1997 et accède à l’école Parisienne d’Hôtesses et de Tourisme. Elle décroche, dès après ses études, un job à l’aéroport de Roissy Charles De Gaule où elle restera d’ailleurs pendant six ans. Par la suite, Binta Ann décide de migrer vers les Etats-Unis. Au pays de l’uncle Sam, elle fait des études spécialisées en Education des enfants préscolaires et élémentaires.

Femme de culture, Binta n’a pas eu assez de difficultés pour trouver sa plume d’écrivaine. Dès sa petite enfance, elle a appris à travailler dur pour s’en sortir toute seule. ‘’Ma vie familiale a été un scenario qui m’a donné l’inspiration et le goût d’écrire.’’ confie-t-elle à Nenehawa.com, un site d’informations consacré à la femme Guinéenne et africaine.

Au lycée déjà, elle commence à écrire les premières lignes de son roman ‘’Le mariage par colis’’. Roman dont elle achève l’écriture en France et qui sera publié par la maison d’édition l’Harmattan. ‘’Ce roman dès sa parution a connu un succès et est même adapté dans des pièces de théâtre et films dans les langues nationales.’’ se souvient Binta Ann.

Dans ‘’Le mariage par colis’’, Binta Ann raconte avec humour es mésaventures d’un jeune, victime de l’exode. Il quitte son village pour la ville en rêvant de devenir ministre. Arrivé en ville, le jeune trouve heureusement un boulot de « boy ». Comme il est de coutume dans certaines sociétés africaines, son premier salaire, il l’envoie à ses parents au village. Ces derniers surexcités, informent tout le village que leur fils était devenu un ministre. Ils estiment qu’il fallait trouver une femme et l’envoyer à leur fils. Le jeune villageois, devenu Boy, se retrouve en occident où il découvre pour la première fois les maux de la société moderne, le sexe, la prostitution, la drogue, la corruption …et l’impact des traditions africaines tel que le maraboutage ou la polygamie sur notre vie. Finalement, il est dans un dilemme : ‘’Comment vivre dans un pays moderne et respecter à la lettre nos coutumes et traditions africaines que nos parents nous ont inculquées ?’’ s’interroge l’écrivaine.

Véritable défenseure de la cause de l’enfant, l’écrivaine Binta Ann a écrit ‘’Awa la petite mendiante’’ qui est sa première œuvre littéraire, explique-t-elle, est consacrée à l’éducation de la jeune fille en Afrique. Malheureusement, cette œuvre ne sera pas éditée. Avec sa plume, Binta essaie d’encourager, ce qu’elle appelle, l’école de la seconde chance en brisant toutes les barrières professionnelles. ‘’Awa la petite mendiante’’ a été réalisée en court métrage par l’Unicef Guinée en 1997 et diffusé dans plusieurs pays africains. Un autre succès !

Binta Ann, cette militante née et éternelle défenseure des droits des enfants ne vas pas avec le dos de la cuillère pour fustiger l’enrôlement, l’implication et la manipulation des enfants dans la Guerres dans ‘’Les enfants soldats’’.

En 2010, elle participe à New York aux travaux des Nations Unies avec des premières dames. Objectif, mettre fin à l´excision. ‘’Un combat difficile à mener’’ reconnait-elle. Elle reste convaincue que les femmes doivent jouir de leurs droits afin qu’elles puissent accomplir dignement leur devoir. Pour elle, bien que la religion ne recommande nulle part cette pratique abominable, la tradition en a fait une obligation dans nos sociétés. ‘’Ce sont les femmes qui ressentent plus la douleur. Alors, il va de soi que les femmes se lèvent pour protéger la jeune fille et sauver la future génération.’’ estime Mme. Binta Ann.

Cet engagement pour la défense des droits des femmes lui a d’ailleurs valu un prix décerné par le congressman Donald Payne Sr. de New Jersey aux USA. Un prix que Binta Ann dédie aux femmes africaines qui, selon elle, même au prix de leur vie se battent pour se faire entendre et défendre leurs droits.

Présidente de la Fondation Binta Ann pour Les Enfants, l’écrivaine Guinéenne entend aider les enfants et les femmes afin de leur apporter un soutien moral, logistique et financier. Son combat : la lutte contre l’excision. Avec les moyens de bord, elle encourage aussi l’éducation de la jeune fille et s’active dans la sensibilisation des jeunes contre les maladies sexuellement transmissibles.

Aux femmes, Binta sonne la fin de recréation. Elle estime qu’il est temps d’arrêter de jouer aux victimes et de participer activement à la vie politique du pays. ‘’Même au plus bas échelon de nos structures, dit-elle, les femmes doivent jouir de leurs droits afin qu’elles puissent accomplir dignement leurs devoirs. Les femmes ne doivent pas se considérer comme de simples exécutantes. Elles doivent appartenir à la sphère de décisions.’’

Elle s’apprête à assister pédagogiquement les enfants de la cité des mendiants à Conakry et assurer l’alphabétisation des femmes à travers la FONBALE.

Ciré BALDE

 

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