En quelques décennies, la Chine a réalisé une transformation spectaculaire de son système éducatif, passant d’un taux d’alphabétisation limité à une quasi-universalité et formant chaque année des millions de diplômés. Selon le Professeur Xu Tiebing, chercheur à la Communication University of China, cet investissement massif dans le capital humain est un pilier essentiel du développement du pays, surpassant même les nations occidentales sur certains indicateurs clés.

De l’avis de ce chercheur, au début des années 50, ‘’la Chine était entre 15 et 18% du taux d’alphabétisation. Aujourd’hui, le chiffre est à presque 100%, c’est à peu près 96%’’.

Ces chiffres, avancés par cet expert en relations internationales, témoignent d’une révolution silencieuse, mais profonde qui a propulsé la Chine sur la scène mondiale.

Au début des années 1950, le taux d’alphabétisation en Chine était comparable à celui de nombreux pays en développement. Aujourd’hui, comme le souligne le Professeur Xu, le pays a quasiment éradiqué l’analphabétisme, atteignant des niveaux que même des nations développées peinent à égaler.

‘’On a vu certains rapports choquants, c’est qu’aux États-Unis, en Angleterre, en France, combien de gens ne savent pas lire ? Combien de gens ne savent pas les mathématiques élémentaires ? 15 à 20% de la population. Et chez nous, le taux, bien sûr, se dépasse’’, précise-t-il.

L’ampleur de l’investissement dans l’enseignement supérieur est tout aussi impressionnante. ‘’Chaque année, chez nous, il y a 11 millions de nouveaux étudiants qui entrent à l’université. Alors que le chiffre, 70 ans en avant, au début des années 50 du siècle dernier, ça ne dépasse pas le seuil de 200 mille’’, explique-t-il, tout en ajoutant que ‘’cette croissance exponentielle du nombre d’étudiants formés illustre la priorité accordée par la Chine au développement de ses ressources humaines’’.

Cependant, la quantité ne fait pas tout. Le Professeur Xu Tiebing met également en lumière une adaptation stratégique de la formation aux besoins du marché. ‘’Et chez nous, aujourd’hui, on dit qu’il faut plus de management ingénieur, je dirais, comme on dit, tout ce qui est mécanique, tout ce qui est électronique’’, mentionne-t-il.

Cette réorientation vise à former une main-d’œuvre qualifiée capable de soutenir l’ambition de la Chine de devenir un leader mondial dans les secteurs technologiques avancés.

La comparaison établie par le professeur avec l’héritage colonial en Afrique est également instructive. Il rappelle que ‘’les anglais aiment former des gens dans des services un peu techniques, rarement des gens de lettres. Si on voit l’héritage français, la France aime toujours la philosophie littéraire, l’histoire, les valeurs républicaines. Mais au niveau technique, relativement, c’est assez faible’’.

Cette analyse met en perspective l’approche chinoise, davantage axée sur la formation technique et scientifique pour répondre aux impératifs de la modernisation économique.

Les résultats de cet effort sont tangibles, notamment dans le domaine de l’ingénierie. ‘’Aujourd’hui, les ingénieurs, au sens moderne, sortis de l’université chinoise, dépassent le somme total de l’ISET, c’est-à-dire les États-Unis, le Japon, et les grands pays de l’Europe et l’Inde’’.

Ce chiffre souligne la puissance du capital humain chinois dans les domaines clés de l’innovation. L’analyse du Professeur Xu Tiebing met en évidence le rôle central de l’éducation dans le « miracle chinois ».

L’éradication de l’analphabétisme, la massification de l’enseignement supérieur et l’orientation stratégique de la formation vers les besoins économiques et technologiques ont permis à la Chine de transformer son capital humain en un atout majeur pour son développement et sa position sur la scène mondiale.

Si des défis persistent, notamment en termes de distribution des compétences, la trajectoire impressionnante du système éducatif chinois offre des leçons précieuses pour d’autres nations en quête de développement.

De Beijing, Abdoulaye Bella DIALLO pour VisionGuinee.Info  

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