Le rapport final de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne sera présenté, lundi 20 janvier 2014, lors d’une conférence de presse animée par le Chef observateur Cristian Preda, membre du Parlement européen, a indiqué un communiqué de presse de la Mission, dont notre rédaction détient une copie.
Arrivé à Conakry ce dimanche, le Chef observateur a déclaré que la Guinée a fait un effort considérable pour organiser le scrutin législatif du 28 septembre après une longue attente. Il ajoute que l’acceptation des résultats définitifs par le peuple guinéen est un véritable signe de maturité démocratique. « Les Guinéens ont besoin d’élections régulières, libres et transparentes. Cela passe par la nécessité de prendre en considération les recommandations faites par les Missions d’observation électorale de l’Union européenne en 2010 et en 2013, notamment en vue de la prochaine élection présidentielle qui doit se tenir en 2015 », a-t-il souligné.
Lundi, le rapport final détaillant les analyses et conclusions auxquelles la Mission a abouti, sera présenté à Conakry. Selon le communiqué de la Mission, ce document est accompagné de 34 recommandations portant sur les différentes étapes du processus et qui seront soumises à la considération des autorités guinéennes pour les prochaines échéances électorales. Nous vous livrons les seize principales recommandations formulées par les observateurs de l’Union européenne.
- Réviser les dispositions du Code électoral relatives aux délais légaux et fixer une date butoir aux Commissions administratives de centralisation des votes (CACV), les contraignant ainsi à transmettre, dans le délai imparti, un exemplaire des procès-verbaux à la CENI.
- Établir un mécanisme précis fixant les voies de recours contre des décisions de l’administration électorale auprès d’une instance supérieure ou d’institutions judiciaires habilitées.
- La cartographie électorale devrait permettre une répartition des sièges basée sur le poids relatif du corps électoral ou sur un recensement total de la population afin de préserver l’équité des suffrages.
- La MOE UE recommande aux partis politiques d’allouer les ressources nécessaires à la formation de leurs délégués présents au sein des bureaux de vote et des CACV.
- Adopter une loi portant sur le financement public des partis politiques, hors campagne électorale, permettant de déterminer les montants alloués sur la base du nombre de sièges obtenus à l’Assemblée.
- La structure de la CENI devrait s’orienter, à terme, vers une organisation purement administrative et technique, conformément aux dispositions transitoires de la Constitution.
- Le site internet de la CENI devrait être repensé et renforcé pour permettre une mise en ligne en temps réel de toutes les décisions et communiqués de la CENI, mais aussi de tous les résultats consolidés et par bureau de vote.
- L’éducation et la sensibilisation au vote devraient faire objet d’un renforcement de compétences au sein de l’administration électorale déconcentrée.
- La cartographie des bureaux de vote et la liste électorale devraient être des préalables indispensables à l’organisation des opérations électorales.
- La formation des personnels des bureaux de vote et des CACV devrait bénéficier de l’ensemble des spécimens, documents, matériels et supports utilisés le jour du scrutin.
- La CENI doit s’engager dans une rationalisation des opérations de centralisation des résultats.
- Publier au Journal officiel, dans les plus brefs délais, la loi organique n°L/2010/02/CNT du 22 juin 2010 relative à la liberté de la presse afin de garantir son application.
- Renforcer les capacités des journalistes par le biais de formations qualifiantes visant à professionnaliser leur métier et à développer leurs compétences, en particulier, dans le domaine électoral.
- La société civile devrait reprendre pleinement son indépendance vis-à-vis des institutions et de l’Etat.
- Le système d’un quota de 30% de places réservées à des candidates sur les listes nationales, pourrait s’étendre aux candidatures uninominales, permettant ainsi d’accroître leur présence à l’Assemblée nationale.
- L’installation de la Cour constitutionnelle devrait être assortie des moyens financiers, humains et techniques adéquats, faisant encore défaut à la justice guinéenne.
Mariam CISSE, pour VisionGuinee.Info