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L’Eglise Catholique de Guinée nous doit la vérité !

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[dropcap]U[/dropcap]n religieux de 74 ans appartenant à la Congrégation des frères du Sacré-Cœur a été mis en examen, jeudi 7 septembre, par la justice française pour des viols et agressions sexuelles commis en Guinée.

Depuis, motus et bouches cousues, aussi bien de l’église catholique que du gouvernement. Les victimes quant à elles, se heurtent à la volonté de ces dieux aimant l’argent, le pouvoir et surtout la chair fraîche.

Le monde est malade et à la dérive. Notre société l’est encore plus, ayant tourné le dos à tout ce qui constituait un repère pour nos âmes tourmentées. Jadis, trois entités fondamentales nous tenaient ensemble, nous préservant du basculement final vers l’abysse : le guide, le médecin et le soldat.

Le Guide, c’était d’abord le père qui ouvrait dès la naissance la voie aux principes de la vie. Parfois, il était caché sous la douce et caressante main de la mère au sein chaleureux. Plus tard, il se poursuivait sous les traits de l’enseignant à la main ferme qui ne tolérait aucune incartade. Cet enseignant, qu’il fut prêtre ou marabout, en soutane ou en boubou, la croix ou le chapelet à la main, devenait le berger de nos âmes toute la vie durant. Et même, il était encore présent lors du dernier voyage, donnant la dernière bénédiction sur la tombe de celui qui changeait de monde.

Le médecin, lui, reste celui devant lequel nous n’avons pas honte de nous mettre à nu, lui disant nos douleurs et peurs. Il nous soigne et nous indique les risques et périls qui nous guettent en cas de négligence. Il se révèle aussi sous les traits de l’avocat qui se tient à nos côtés pour défendre nos droits ou atténuer nos fautes, tentant ainsi de nous sauver d’un châtiment plus sévère.

En fin, nous avons le soldat aux traits rudes qui ne tolère pas qu’on se soustraie aux conventions sociales. Au nom de l’intérêt général et pour le bien de tous, il défend aussi bien notre intégrité que nos avoirs. Pour ce dernier, aucun sacrifice n’est de trop, prêt à offrir sa vie en holocauste pour la paix de ses semblables.

Curieusement, le religieux a incarné tout cela à la fois, tout le long de l’histoire des hommes. Et c’est ce symbole qui s’écroule sous nos yeux. Aujourd’hui il a un visage et un nom, celui du Père Albert de la Congrégation des frères du Sacré-Cœur, ancien directeur de la prestigieuse école Sainte-Marie, et entraineur du FC Séquence de Dixinn. Contrevenant à ses vœux de chasteté et de renonciation à toute rétribution humaine, le religieux pervers a préféré se repaître de la chair fraîche de nombreux adolescents dont l’éducation lui était confiée.

Ce qui révulse depuis l’éclatement de ce scandale, c’est le silence de l’église catholique et de la congrégation à laquelle appartient le déviant. Aucune explication officielle, encore moins d’excuses aux nombreuses victimes et à la Nation pour cette infamie commise et étouffée avec leur complicité. L’orientation sexuelle du Père Albert est son affaire. Et les abus sexuels perpétrés sur une quarantaine d’enfants à Conakry ne sont pas imputables à l’Eglise. Toutefois, son exfiltration organisée à coup d’espèces sonnantes et trébuchantes et des pressions sur les services de sécurité est inexcusable, et laisse penser à un système occulte qui protège les criminels en soutane.

L’Eglise est l’Appui et la Colonne de la Vérité, et se doit de se conduire tel un phare éclairant, dans un monde en plein naufrage. Rien ne doit altérer sa mission d’être la lumière et le sel de la terre. Son silence assourdissant face à la corruption morale est d’autant plus révoltante qu’elle est appréciée et souvent considérée ici comme le dernier rempart contre les injustices, le mensonge et les crimes dont se rendent coupables par tous les temps ceux qui nous gouvernent.

Quant à ces derniers justement, nul n’attend plus grand chose d’eux. La complaisance, la duplicité et la corruption de l’Etat sont telles que certains de ses commis n’hésiteraient pas à vendre notre dignité et notre liberté pour remplir leur panse. Mais cela ne devrait pas empêcher de demander des comptes au gouvernement qui a la charge de protéger nos enfants de toutes les rapaces qui sévissent dans les écoles par lui agréées.

Combien de pères Albert agissent-ils encore en toute impunité dans nos écoles et diocèses ? Combien ont-ils déjà été exfiltrés alors même qu’ils sentaient encore l’odeur de la peau de leurs jeunes victimes ? Combien de liasses d’euros ou de dollars ont-elles été perçues pour prix de jeunes vies consumées à jamais ?

Il est temps que l’église de mon pays parle, non pas cette fois de paradis, mais de l’enfer que ses loups déguisés en brebis ont créé. L’Eglise doit se démarquer de tous ces concupiscents qui nous brouillent son message de pureté et d’Amour. Le secret de la Confession ne doit plus contribuer à la ruine de nombreuses vies qui ont elles aussi besoin de Dieu.

Comme le disait le Roi Salomon dans les Proverbes 18:5 : « Prendre parti pour un coupable en refusant de faire justice à l’innocent, c’est une chose mauvaise. »

Par Mohamed MARA, dans La Plume sur Radio Espace

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