Alors que le procès des journalistes Peter Greste et l’Égypto-canadien Mohamed Fadel Fahmy de chaine privée Al-Jazeera s’ouvre jeudi 20 février au Caire, les hommes médias Guinéens manifestent à Conakry pour demander leur libération. A travers une marche pacifique organisée par le correspondant résident d’Al-Jazeera en collaboration avec des associations guinéennes de presse, une cinquantaine de journalistes des medias publics et privés ont exprimé leur solidarité aux journalistes égyptiens qui sont actuellement derrière les barreaux.
Peter Greste, Mohamed Fadel Fahmy et le journaliste Baher Mohamed ont été arrêtés le 29 décembre dans un hôtel du Caire qui se leur servait de bureau provisoire, a rappelé Youssouf Bah, Correspondant d’Al-Jazeera à Conakry.
Ces prévenus sont accusés d’avoir manipulé des images et de soutenir le mouvement des Frères musulmans d’Egypte, confrérie à laquelle appartient le président Mohamed Morsi destitué par l’armée égyptienne en juillet 2013.
Il est 7h du matin, des journalistes arrivent à la maison de la presse, point de ralliement des protestataires. « Halte à l’arrestation des journalistes à travers le monde », « #FrreAJstaff- Release detained Al-Jazeera Journalists », «#LibérerAJPersonnel détenus en Egypte », pouvait-on lire sur les T-shirts des hommes de medias. Les organisateurs ont prévu une marche pacifique allant de cette maison à l’ambassade d’Egypte en Guinée située sur la Corniche sud. Seulement voilà, à la dernière minute, une délégation du ministère de sécurité et de la protection civile débarque sur les lieux. A sa tête, Colonel Sékou Mara, directeur général adjoint de la police porteur de la décision des autorités interdisant la marche pacifique. Motif évoqué : la mairie de Matam ne serait pas informée de l’organisation de cette manifestation.
Côté organisateurs, on rassure qu’un courrier a été adressé à la mairie en question. A l’issue des pourparlers, la délégation de la police obtient gain de cause, la marche n’aurait pas lieu. En tout cas pas ce jeudi 20 février.
Les organisateurs n’ont pas de choix. Ils optent pour un plan B : faire passer leurs messages sur les médias. Une conférence de presse est vite improvisée. « Le plus important, c’est d’apporter notre soutien aux journalistes », lance un manifestant, estimant que l’interdiction de la marche peut être perçue comme un succès.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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