[dropcap]L[/dropcap]es hommes à la toge noire sont en colère. Pour se faire entendre, les avocats ont décidé de déclencher une grève du mercredi 25 octobre au vendredi 10 novembre 2017. Durant cette période, ils ne prendront part à aucune audience dans les cours et tribunaux.

Maitre Moussa Diallo, avocat au barreau de Guinée, dénonce les conditions de travail des hommes en robe avec les officiers de policiers judiciaires et certains parquetiers.

‘’Il y a un certain nombre de violations de droits des citoyens que les avocats se battent à faire cesser, mais qui trouvent des difficultés à réussir leur combat pour la simple raison que des Officiers de police judiciaire (OPJ) avec qui ils peuvent avoir à faire semblent être en connivence avec les certains procureurs de la République’’, a-t-il indiqué lors d’une rencontre avec la presse.

Il fait remarquer que certaines pratiques ont été instaurées dans les gendarmeries et commissariats de police par les OPJ. ‘’Lorsque c’est une affaire qui se rapporterait à une somme d’argent, on se permet non seulement de prélever non seulement sur celui qui porte plainte, mais aussi contre lequel elle a été portée’’, a-t-il martelé.

‘’C’est un prélèvement de 10% de tout montant dont il serait question devant une gendarmerie ou police. C’est une situation déplorable. Le citoyen vient vers ces autorités pour être rétabli dans ses droits. Lorsque ceux qui sont appelés de vous garantir ces droits sont les mêmes qui en inventent en vous faisant croire que c’est tout à fait légal, c’est quelque chose de difficile à accepter’’, a ajouté Maitre Diallo.

Depuis un bon nombre de temps, selon lui, des avocats se font régulièrement violentés par des OPJ. Le barreau par l’intermédiaire de  certains avocats déposent des plaintes régulières au niveau du parquet général.

‘’Malheureusement, ce sont des procédures qui ne connaissent jamais d’issues’’, a-t-il regretté. ‘’Quand vous déposez la plainte, c’est pour une éternité. Et cette façon de faire a amené le barreau à se dire que c’est un comportement soutenu et encouragé par le parquet’’, a-t-il indiqué pour justifier le débrayage observé par les avocats sur toute l’étendue du territoire national.

‘’Lorsque un OPJ peut vous manquer du respect, poser des actes illégaux, vous violenter, et qu’il n’en sorte rien, c’est comme si c’est légal’’, déplore-t-il encore. C’est pourquoi, dit-il, ‘’nous avons jugé utile de boycotter toutes les audiences. Nous nous sommes entendus de cesser toute activité jusqu’à la date du 10 novembre’’.

Par cette grève, ils espèrent être entendus par les autorités compétentes, tout en restant ouverts à toute négociation pour que chacun puisse occuper la place qui est la sienne. En attendant, confie Maitre Moussa Diallo, ‘’nous n’allons pas continuer à nous faire humilier par des policiers et gendarmes’’.

Salématou BALDE, pour VisionGuinee.Info