Les avocats de Dadis haussent le ton : ‘’Nous sommes menacés…Nous serons obligés de suspendre notre participation au procès…’’
Alors que le colonel Claude Pivi est en cavale, les avocats s’inquiètent pour leur sécurité. C’est le cas de la défense du capitaine Dadis, Jocamey Haba qui menace de se retirer du procès du 28 septembre si des mesures ne sont pas prises par les autorités.
Au président du tribunal Sory II Tounkara, l’avocat de Dadis a indiqué que ‘’je sais que votre souci, c’est la sérénité de ce procès. Je sais aussi que c’est le souci de toutes les parties. A un moment donné, lorsque le ministère public s’est vu menacé, il avait pris la parole publiquement, solennellement pour le dire. M. le président, nous les avocats, nous sommes menacés, nous sommes dans une insécurité totale. Certains voient tous les jours et toutes les nuits des véhicules autour de leurs domiciles. On ne sait pas pourquoi. Certains sont menacés d’enlèvement, chacun le sait’’.
Or, souligne-t-il, ‘’si un avocat ne peut pas exercer son sacerdoce de manière libre, il n’est pas indépendant. Et si l’avocat n’est pas indépendant, il n’y a pas de barreau indépendant. S’il un barreau lui-même n’est pas indépendant, parler de l’indépendance de la justice n’est qu’une
Me Jocamey Haba affirme que depuis l’attaque de la maison centrale de Conakry, le samedi 4 novembre, ‘’nous n’avons pas accès à nos clients. Nous commençons un procès aussi important, une phase aussi importante qui devrait nécessiter qu’on prépare nos clients. Mais les avocats n’ont pas accès à leurs clients qui sont détenus à la maison centrale. J’y étais le samedi dernier où j’ai vu des procureurs être fouillé. On lui on a demandé de déposer ses téléphones. Si ceux-là ne sont pas épargnés, ça se complique’’, dit-il.
Actuellement, décrit l’avocat, ‘’la maison centrale qui constitue le domicile de mon client le président Dadis où on doit pouvoir le rencontrer, est remplie d’éléments des forces spéciales, de gendarmes au lieu de gardes pénitentiaires. Pourtant, légalement, il appartient aux gardes pénitentiaires d’assurer la sécurité de la maison centrale. A supposer que cette garde pénitentiaire soit défaillante, ça ne doit pas être le cas, ce n’est pas parce qu’un avocat est défaillant qu’on va le remplacer par un forgeron. Ce n’est pas parce qu’un médecin est défaillant qu’on va le remplacer par un menuisier. Il faut plutôt chercher des moyens pour assurer cette sécurité’’.
Il attire l’attention du tribunal, du parquet, de l’opinion nationale et internationale sur le fait que ‘’nous sommes menacés et nous n’arrivons pas à travailler sereinement. Si cela doit continuer, en ce qui concerne la défense de Dadis, nous serons obligés de suspendre notre participation si des mesures ne sont pas prises. Nous voulons bien le défendre, mais nous voulons le faire en toute sérénité’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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