Les avocats de Kassory et Cie demandent des comptes au procureur de la CRIEF : ‘’Où sont les infractions financières ?’’
Alors que leurs clients continuent de croupir en prison, les avocats de Kassory Fofana et Cie demandent des explications au procureur de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Ce mercredi, au cours d’une conférence de presse, Seydou Diagne, avocat au barreau du Sénégal, a demandé à la justice guinéenne de branchir les preuves pour justifier la détention de ses clients.
‘’Il est temps que la justice guinéenne puisse dire à l’opinion concrètement qu’est-ce qu’il y a derrière les accusations ronflantes et très graves pour des hommes honorables comme nos clients qui sont en prison. Derrière ces accusations ronflantes, extrêmes et impressionnantes, il n’y a absolument rien du tout. Si l’affaire n’était pas assez grave, la défense en rigolerait aisément. C’est ridicule. Détournement de deniers publics en milliards, il s’agit de combien ? C’est la moindre chose qu’on doit dire au peuple guinéen’’, indique-t-il.
‘’Quand on fait arrêter des personnalités par la gendarmerie pour dire qu’il y a un détournement de fonds, ça veut dire qu’il manque de l’argent dans le budget. Mais combien manque-t-il ?’’, se demande-t-il
A l’entendre, ‘’dans le dossier de Kassory Fofana, ses avocats ne savent pas combien de francs guinéens, on nous reproche d’avoir dissipé ou détourné. Je n’ai jamais vu une accusation pénale sans que le procureur ne soit capable de dire le montant. La gendarmerie nationale a fait une enquête de quelques semaines, elle doit dire le montant qui a été détourné pour garder ces personnes’’.
Egalement, fait-il remarquer, ‘’M. Fofana et autres sont poursuivis pour corruption. C’est qui le corrompu ? C’est qui le corrupteur ? Pour quel service ? Jusqu’à moment où je vous parle, il n’y a rien comme reproche. Juste dans les accusations, on remplit une case pour mettre corruption’’.
En Afrique, déplore-t-il, ‘’les gens s’imaginent qu’il y a des conteneurs d’argent. Dans certains pays, on dit que même les milliards transitaient par bateau. Mais celui qui doit cesser ça, c’est le procureur’’.
Sur le blanchiment de deniers publics, demande-t-il, ‘’faudrait-il qu’on nous dise combien nous avons détourné pour aller blanchir. Il faut montrer ce dont on est enrichit illicitement’’.
En ce qui les faits d’enrichissement illicite, Me Diagne demande au ‘’procureur de publier les biens, vous verrez que c’est très modeste malgré toutes les hautes fonctions qu’ils ont occupées. Ce sont des gens qui vivent modestement. Ce n’est pas parce qu’ils ont des voitures et des maisons qu’on va les poursuivre et les garder en prison pour enrichissement illicite. C’est pour dire que derrière ces accusations gigantesques et ronflantes, il n’y a aucun indice (…). Le dossier est extrêmement vide, il n’y a rien qui puisse être un commencement de preuves d’une infraction à l’encontre de nos clients’’.
‘’Où sont les infractions financières si vous ne regardez pas les comptes bancaires des personnes que vous mettez en prison?’’, se demande-t-il de nouveau au procureur spécial de la CRIEF.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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